L'hippodrome du mois

Nichée au cœur des marais normands, l’hippodrome de Graignes est un lieu emblématique du trot qui allie tradition et dynamisme. À sa tête depuis 2023, Jean-Pierre Thomain, ancien jockey et entraîneur, incarne l’âme de ce site surnommé « le Vincennes normand ». Issu du monde agricole et fort de plus de vingt ans d’engagement bénévole, il nous ouvre les portes de cet hippodrome singulier, entre mémoire, projets et passion pour les courses.
- Président, en quelques lignes, dites-nous qui êtes-vous ?
Jean-Pierre THOMAIN, natif de la région de Sainte-Mère-Église, je suis fils d’agriculteur. Passionné de chevaux, j’ai fait carrière en tant que jockey et entraîneur à Carentan, ville toute proche d’ici.

- Votre hippodrome est surnommé « Le Vieux Château » ou encore « Le Vincennes normand ». Pouvez-vous nous expliquer l’historique de la société des courses de Graignes ?
Le champ de courses a été établi sur les ruines du Vieux Château, propriété de la famille Rigault, ainsi que les terres environnantes, par M. Raymond Rigault, président de 1946 à 1994. L’hippodrome a ouvert ses portes en 1946, et la piste a été éclairée en 1960. Dans les années 1970, le restaurant panoramique a été ajouté. En termes de réunions, il y en avait une en 1946, deux en 1948, quatre en 1952, cinq en 1956, treize en 1960, vingt-six en 1965, et trente depuis 1975.
- Le département de la Manche est celui qui compte le plus grand nombre d’hippodromes, avec 15 sociétés de courses représentées. Est-ce que cela facilite vos échanges avec les élus et apporte une cohésion avec vos homologues présidents ?
Une bonne entente règne entre tous les présidents de Basse-Normandie, grâce à la coordination de M. Roger SABIN, président de la Fédération des courses de Basse-Normandie, dont le siège est situé à Vire.
- Élu en 2023, qu’est-ce qui vous motive le plus dans votre rôle de président ?
Cela faisait plus de 20 ans que je faisais partie des bénévoles de l’hippodrome et que je siégeais au conseil d’administration. Après 22 ans de bons et loyaux services, M. Jean DUPREY (président depuis 2001 et, à ce jour, toujours vice-président) a décidé de « lever le pied » et m’a proposé de candidater au poste de président. Étant à la retraite et disposant de plus de temps libre, j’ai accepté.
- L’hippodrome de Graignes est voisin d’un des campus de l’AFASEC. Est-ce que cela vous permet d’accueillir un public plus jeune lors de vos journées de courses ? Quels avantages tirez-vous de cette proximité ?
L’AFASEC et la société des courses sont deux entités distinctes. Les jeunes apprennent leur métier sur la piste et profitent du grand hall pour pratiquer leurs activités sportives, ce qui donne de la vie chaque jour à l’hippodrome.
Les jours de courses, et en fonction des horaires, ils peuvent, grâce à la proximité, assister aux épreuves. Des courses écoles (attelées ou montées) sont organisées régulièrement. De plus, une réunion de 8 courses, entièrement réservée aux apprentis, est organisée une fois par an. La piste est également utilisée pour les examens des élèves, mais aussi, par exemple, pour les sélections aux concours du MAF.
- L’hippodrome de Graignes est réputé pour ses spectacles et feux d’artifice. Quelle place accordez-vous à l’expérience client, hors courses et durant les réunions hippiques ?
Le jour du feu d’artifice (il n’y en a désormais plus qu’un par an, en août), beaucoup de familles de la région, ainsi que des vacanciers, viennent profiter des courses et du spectacle pyrotechnique.
- Le parieur est un maillon essentiel de notre filière. Comment assurez-vous son accueil et sa fidélisation sur l’hippodrome ?
Le parieur est au centre de nos attentions. L’entrée est gratuite une partie de l’année, le grand hall a été rénové pour plus de confort, et nous proposons une restauration de qualité à prix abordable. Des animations comme des lots à gagner, des structures gonflables ou encore la possibilité de suivre les courses depuis la voiture suiveuse rendent l’expérience à Graignes à la fois conviviale et unique.

- Quels sont les axes d’amélioration auxquels vous souhaitez apporter une attention particulière pour le compte de votre hippodrome ?
Comme dit précédemment, l’attention est portée sur le confort des clients, la qualité et les tarifs de restauration, le tout dans une ambiance conviviale. Nous aimerions améliorer notre communication, notamment sur les réseaux sociaux.
- Quel regard portez-vous sur les courses aujourd’hui et, selon vous, quels sont les enjeux prioritaires de demain ?
Comme d'autres secteurs, les courses connaissent une période difficile. Selon moi, la priorité est de s’ouvrir davantage au public et de redonner envie aux gens de venir sur les hippodromes.
- Votre meilleur souvenir hippique ?
Ma millième victoire ici, sur l’hippodrome de Graignes.
- 3 bonnes raisons de venir voir des courses à Graignes ?
D’abord, le cadre naturel exceptionnel de l’hippodrome, niché au cœur des marais. Ensuite, l’ambiance chaleureuse et conviviale qui y règne. Enfin, le restaurant panoramique, idéal pour profiter des courses tout en savourant un bon repas avec une vue imprenable sur la piste.
- Comment souhaitez-vous conclure cet entretien ?
Les courses hippiques offrent un spectacle magnifique. Il est essentiel de rester engagé pour les faire vivre dans une ambiance conviviale, tout en veillant au respect du bien-être animal.