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Centre d'Entraînement Régional de Galop de l'Ouest
Bien être équin

Centre d'Entraînement Régional de Galop de l'Ouest

Publié le 11 déc. 2024
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Des infrastructures conçues pour concilier entraînement et bientraitance du cheval de course

Situé à cheval sur les communes de Senonnes et de Pouancé, le Centre d’Entraînement Régional de Galop de l’Ouest (CERGO) fait éclore, chaque année, des champions. Pour découvrir comment le centre favorise la performance dans le respect de la sécurité et du bien-être des chevaux, nous sommes allés à la rencontre de Geoffrey Gaucher, Directeur du CERGO, et de Pierre Ménard, jeune entraîneur.

Directeur du Centre d’entraînement Régional de Galop de l’Ouest (CERGO) depuis octobre 2018, Geoffrey Gaucher veille au bon fonctionnement du site où s’entraînent, quotidiennement, 650 chevaux.

Combien de personnes travaillent à vos côtés et à quoi ressemble une journée type de l’équipe du CERGO ?
Geoffrey Gaucher : « Dix personnes travaillent au CERGO : quatre, à temps plein et six, à temps partiel. La journée débute, à 4h30, par un hersage des pistes afin de vérifier que tout est prêt pour accueillir les premiers lots de chevaux, dès 5h30. Les tracteurs passent continuellement jusqu’à 13h30, heure à laquelle le centre ferme pour les entraînements. Ensuite, l’équipe de l’après-midi se met en place, notamment pour entretenir les obstacles. Elle veille également à tondre et à débroussailler les espaces verts du CERGO, puisque le site s’étend sur une quarantaine d’hectares. »

Comment veillez-vous au bien-être des chevaux sur le Centre ?
Geoffrey Gaucher : « Assurer le bien-être des chevaux passe d’abord par l’entretien des pistes. Celles-ci sont décompactées : le sol est aéré sans être retourné, pour améliorer sa structure et sa perméabilité. Il faut également s’assurer de la régularité des pistes, et pour cela, elles sont sondées tous les dix mètres, une fois par mois. Nous possédons des pistes propices à la vitesse et d’autres, plus profondes (30 centimètres), idéales pour le travail plus lent. Elles n’ont pas le même sable et demandent un entretien différent. Quant aux pistes d’obstacle, elles sont aussi décompactées pour entretenir la souplesse du sol. Nous réensablons les abords et les réceptions des obstacles pour le confort des chevaux. Les barres d’appel, en matière souple, sont systématiquement contrôlées.»

Quelles sont vos relations avec les entraîneurs du CERGO ?
Geoffrey Gaucher : « Je suis présent sur le site quasiment tous les jours, nous échangeons donc quotidiennement avec les entraîneurs et nous sommes à leur écoute. Mais ils sont conscients que nous sommes dépendants des conditions météorologiques. »

Justement, comment votre travail s’adapte à la météo ?
Geoffrey Gaucher : « J’ai constamment un œil sur la météo. En été, on surveille le vent pour doser l’arrosage qui a d’ailleurs lieu de minuit à 5h00 du matin. En automne, en raison des précipitations, certaines pistes sont fermées et nous créons des rigoles pour évacuer l’eau. L’hiver, en période de gel, les herses tournent la nuit. Les professionnels utilisent davantage la piste en sable fibré. Cette dernière sera au cœur de notre prochain chantier de rénovation. »
 


Entraîneur depuis avril 2023, Pierre Ménard a travaillé partout où le cheval de course est roi : en France, en Angleterre, en Australie, aux États-Unis, mais aussi à Dubaï. Et pourtant, c’est sur le CERGO qu’il a choisi de s’installer.

Parlez-nous de votre parcours ?
Pierre Ménard : « Mon parcours est atypique. Étudiant en marketing, j’ai travaillé deux ans et demi dans ce domaine tout en montant en gentleman-rider. J’ai appris tard, à 18 ans, mais la passion m’a poussé à changer de voie. J’ai travaillé dans diverses écuries en France et à l’étranger, multipliant les voyages pour nouer des contacts et préparer mon avenir comme entraîneur. Ces expériences m’ont fait découvrir des techniques et savoir-faire variés, m’aidant à forger ma propre méthode en croisant les données. »

Pourquoi vous êtes-vous installés en France et plus précisément sur le CERGO ?
Pierre Ménard : « J’ai décidé de revenir en France parce que notre pays n’a plus à faire ses preuves en termes de qualité de courses. Et Senonnes était une évidence. Je connais bien le centre d’entraînement, on peut y appliquer des tarifs de pensions compétitifs, et la compétitivité, nous la retrouvons aussi sur la piste. Tous les ans, il y a des chevaux de Quinté et de Groupe, en plat et en obstacle, qui se mettent en évidence. »

Peut-on entraîner tous les chevaux sur le CERGO, qu’ils soient jeunes, ou plus expérimentés ?
Pierre Ménard : « Tous les chevaux y trouvent leur place. J’entraîne des deux ans prêts à débuter et des chevaux d’âge. Parmi les réussites, chez mes confrères, on peut citer Gran Diose, vainqueur de deux Groupe 1 cette année : le Grand Steeple-Chase de Paris et la Haye Jousselin. Grâce à la qualité des pistes et au travail des équipes du CERGO, nos jeunes chevaux sont promis à une belle carrière. Geoffrey Gaucher, très investi, y contribue largement. L’hiver dernier, lors d’une semaine de gel, lui et son équipe ont travaillé sans relâche, jour et nuit. »

Où êtes-vous installés exactement ?
Pierre Ménard : « À cheval, nous sommes à quinze minutes des pistes. Nous sommes au calme, on entend les oiseaux chanter. Quinze minutes, c’est la durée idéale pour l’échauffement des chevaux avant d’entrer en piste. Et pour le retour, cela leur laisse le temps de récupérer. On peut même se permettre de leur faire manger de l’herbe le long de nos clôtures. C’est un petit plus que j’accorde aux chevaux pour leur bien-être mental. C’est comme pour les hommes : quand on est bien dans notre tête, on est compétitif. »

Présentez-nous vos installations.
Pierre Ménard : « Je suis ravi de cette écurie fonctionnelle, autant pour les chevaux que pour les hommes. Elle comprend un barn de 12 boxes, des vestiaires hommes et femmes que j’ai aménagés, une sellerie avec salle à café, ainsi que mon bureau. Lumineux et bien isolé, le barn reste agréable en toute saison. Seul bémol : le revêtement du sol, bientôt capitonné pour le confort et la sécurité des chevaux, comme convenu avec Geoffrey et Jacques Godde, Président du Syndicat Mixte du Centre d’entraînement. »

Comment est aménagé l’extérieur de l’écurie ?
Pierre Ménard : « L’extérieur comprend un grand hangar pour le fourrage, où je stocke les copeaux et le foin bio cultivé sur les terres familiales. Nous avons cinq paddocks : quatre petits pour dégourdir les chevaux après une course et un grand pour ceux au repos. Un marcheur est également disponible pour l’échauffement et la récupération post-course. C’est un outil complet et de grande qualité, idéal pour démarrer. »