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Mieux comprendre le rôle de la cravache
Bien être équin

Mieux comprendre le rôle de la cravache

Publié le 16 déc. 2021
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RaceAndCare - Mieux comprendre le rôle de la cravache

Mieux comprendre le rôle de la cravache


La cravache est un outil usuel du cavalier. Mais son utilisation peut interpeller le grand public et, partout dans le monde, son maintien en course fait débat. Instrument de sollicitation ou outil de guidage indispensable ? Les opinions s’affrontent…

Dans notre vidéo, le jockey Bertrand Lestrade, le driver Pierre Vercruysse et la commissaire de courses Stéphanie Daburon nous expliquent pourquoi et comment la cravache est utilisée en course, que ce soit à l’entraînement ou en compétition officielle.

De fait, les professionnels des courses s’accordent sur le caractère indispensable de cet outil en course, que ce soit pour réguler la trajectoire des chevaux et assurer ainsi la sécurité au sein du peloton ou pour stimuler et canaliser le cheval, notamment dans la dernière ligne droite… Mais pour autant leur objectif n’est jamais de faire mal à des animaux qu’ils respectent et auxquels ils se consacrent au quotidien.

Consciente des enjeux de l’utilisation de la cravache en matière de bien-être équin et d’image, l’institution des courses n’a eu de cesse de faire évoluer sa réglementation pour en limiter au maximum l’impact…

Les modèles de cravaches autorisés sont fixés par les codes des courses au trot et au galop selon un cahier des charges très strict. Les équipements actuels n’ont plus rien à voir avec les modèles traditionnels en cuir dont l’utilisation pouvait être douloureuse pour le cheval ; Désormais fabriquées en matériaux synthétiques très souples, garnies de mousse, elles sont conçues pour produire un bruit caractéristique auquel le cheval est habitué et qui joue un rôle prépondérant dans sa réaction : de fait, le mouvement réalisé par le jockey ou le driver n’est pas traumatisant pour le cheval qui réagit principalement au stimuli auditif.

Par ailleurs, le code des courses encadre le geste du jockey et du driver de manière à minimiser l’impact de la cravache lorsque cette dernière touche le cheval :

  • Dans les courses au galop et au trot monté, les jockeys doivent tenir leur cravache orientée vers le bas et ne doivent pas lever leur bras au-dessus de la ligne de l'épaule ;
  • Dans les courses au trot attelé, les drivers doivent tenir les guides de leurs deux mains et n’utiliser la cravache que dans l’axe du cheval, sans mouvement en arrière ou latéral.

Enfin, le nombre de coups autorisé en course est très strictement encadré et a été fortement réduit au cours des dernières années :

  • Au Trot, il est désormais interdit de porter plus de 7 coups de cravaches dans les 500 derniers mètres de course et au maximum 3 coups dans les 200 derniers mètres.
  • Au Galop, le nombre de coups de cravache tolérés en course est passé à 5 en mars 2019. Il était de 12 il y a une vingtaine d’années.

Le respect de ces règles, indispensable au bien-être des chevaux et au maintien de l’acceptabilité sociétale de notre sport, est strictement contrôlé : Les nombreux moyens vidéo mis en place pour juger les courses permettent de surveiller le comportement des jockeys et de sanctionner les usages abusifs. Les jockeys contrevenants s’exposent à des amendes, voire des interdictions de monter.

Toutes ces sanctions ont été doublées en 2017 au Trot. Les commissaires vérifient également le bien-fondé de l’utilisation de la cravache : toute action brutale ou injustifiée est bien évidemment très lourdement sanctionnée, quel que soit le nombre de coups portés.

Mais l’ensemble de la profession comprend ces contraintes et l’on constate que, malgré les restrictions croissantes mises en place, le nombre d’infractions ramené au nombre de montes reste très faible.