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L'hippodrome du mois
Interview

L'hippodrome du mois

Publié le 11 jan. 2023
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Hippodrome de Pornichet-La Baule

Escapade balnéaire et hippique à Pornichet


En ce début d’année on galope direction la Côte d’Amour, sur l’hippodrome de Pornichet, dans le département de la Loire-Atlantique, lieu incontournable qui attire des milliers de visiteurs chaque année.
A travers ce nouveau numéro, le Président Michel BOUVIER et son équipe, nous permettent de découvrir les coulisses de cette société des courses pluridisciplinaires. Ils évoquent leurs dernières réalisations, les défis rencontrés pour maintenir l'hippodrome à un niveau de qualité élevé, et leurs ambitions pour l'avenir.
 

  • Président, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Votre parcours dans les courses hippiques ?

    Je suis Mayennais, né et résidant à Méral, un village qui a son propre hippodrome. Le cheval est ancré dans toutes les communes de la Mayenne, c’est la terre des éleveurs et des entraîneurs. Mon frère, Pierre-Yves, est lui-même entraîneur de trotteurs. À 21 ans, j’ai été sollicité pour être membre de la société des courses de Méral. Je suis secrétaire de cette association depuis 1984 et nous organisons 3 réunions hippiques tous les ans. Ensuite, je suis devenu sociétaire de la société des courses de Pornichet en 1990 puis élu au conseil d’administration en 1993. En 2019, j’ai pris la succession de Jean-Paul ROLLAND en tant que Président.
Michel BOUVIER
Michel BOUVIER (au centre), Clotilde HENAULT (chargée de communication) et Jacques RAJALU (responsable technique)

 

  • C’est votre premier mandat à la Présidence de la société des courses de la Côte d’amour, comment avez-vous vécu cette expérience ? Quel bilan tirez-vous de votre mandature ?

    Je suis en retraite. J’étais responsable de la commission communication ce qui m’a permis de mieux appréhender le fonctionnement de la société des courses. J’essaie de me rendre le plus disponible possible. Je gère la société avec prudence, diligence et je suis soucieux des biens que l’on me confie. On doit calculer la rentabilité de tout et bien mesurer l’opportunité de chaque investissement. J’ai la chance d’avoir une superbe équipe autour de moi. Mon objectif reste la satisfaction de tous.
     
  • Pornichet est un hippodrome balnéaire, réputé pour son meeting estival et ses réunions en semi-nocturne, néanmoins vous n’organisez pas moins de 14 réunions hippiques sur la période hivernale. Avez-vous une récurrence de chevaux, jockeys et entraîneurs ? Est-ce que l’on peut parler de mini-meeting à l’image de Pau ou Cagnes-sur-Mer ?

    En effet, l’hippodrome de Pornichet accueille de nombreuses réunions l’été mais d’autant plus l’hiver puisque cette année (de novembre 2022 à mars 2023) nous organisons 15 dates au galop. Entre nous, nous appelons cette période « le meeting de galop ». Bien que cette période soit plus calme en matière d’affluence de public, elle n’en n’est pas moins importante dans l’année. Nous accueillons en moyenne une centaine de chevaux par réunions allant des courses maidens pour poulains et pouliches de deux ans aux handicaps pour chevaux et juments plus âgés. Ces courses nous permettent de recevoir les entraîneurs des régions voisines qui terminent leur saison sur la PSF ou qui entretiennent leurs chevaux pour la saison future. Côté jockey, nous sommes assez fiers de constater que nous accueillons beaucoup de femmes et de jeunes.
     
  • L’hippodrome est un site moderne et fonctionnel, cependant vous avez récemment inauguré la création d’un nouveau rond de présentation, quelles étaient vos motivations ?

    Tous les ans nous améliorons nos infrastructures. En 2021, on a construit un hangar pour abriter et ranger le matériel agricole. En 2022, le rond de présentation a fait peau neuve avec la pose d’un revêtement synthétique procurant une excellente stabilité aux chevaux. Cette rénovation contribue à l’embellissement et la praticité du rond de présentation, notamment pendant notre meeting galop l’hiver. Les professionnels et le public sont sensibles à l’ensemble des améliorations qui sont apportées.
     
    Rond de présentation Hippodrome Pornichet
    Le nouveau rond de présentation inauguré fin 2022
  • Vous n’oubliez pas pour autant les visiteurs avec dernièrement la mise en place d’un parcours découverte par le biais de totems aux différents lieux de l’hippodrome, quel est l’objectif de cette initiative ?

    À Pornichet nous proposons beaucoup de visites des coulisses de l’hippodrome. Ces dernières dépendant d’une billetterie spécifique et sont également proposées à nos partenaires. Elles sont animées par plusieurs de nos bénévoles. Cependant, tout le monde ne pense pas à cette formule c’est pour cette raison que le parcours vient en complément. Quatre totems ont été installés aux points qui nous semblaient les plus stratégiques : écuries, rond de présentation, balances et piste. Ils permettent aux visiteurs présents sur site d’en savoir plus sur chacun de ses lieux : que font les chevaux dans les écuries ? à quoi sert le heat ? Pourquoi les jockeys doivent-ils se peser ? Ou encore quelle est l’utilité du rond de présentation ? Dans un second temps, ces totems bleus et assez visibles permettent également aux visiteurs de se promener dans les lieux et d’en prendre possession. L’hippodrome ce n’est pas simplement la piste et les guichets de paris c’est aussi d’autres endroits importants et d’autres métiers indispensables que l’on découvre au travers de la lecture. Pour finaliser leur visite, nos néophytes ont également la chance d’être accompagnés par Marjorie sur la lecture du programme et le pari hippique.  
     
  • Vous accordez une importance toute particulière à la communication à travers la création d’un poste à temps plein mais également avec le recrutement de plusieurs saisonniers pour assurer la promotion durant votre meeting estival, c’est primordial pour vous ?

    Clotilde HENAULT (chargée de communication) : En étant sur un poste à plein temps je constate l’ampleur de travail qu’il y a à faire. De manière globale et en comparaison à d’autres sports, les courses sont clairement en retard sur le sponsoring du fait du régime associatif qui ne permet pas à chaque société de courses d’investir en temps ou en argent dans ces missions et d’une autre part, du fait de l’image collective encore négative que les néophytes gardent des courses. Cette année 2022 a été une année d’acclimatation pour moi, malgré ce démarrage en douceur, ce fameux poste à 100 % nous a cependant permis d’augmenter le nombre de partenaires de 40 %. Certains ont rejoint l’hippodrome pour l’année, d’autres ont invité leurs clients à le découvrir sur une journée ponctuelle mais ce qui reste positif c’est que nous retrouvons certains de ces visages sur d’autres dates.
     
  • Régulièrement les acteurs des courses louent la qualité des pistes de votre hippodrome, à l’image d’un Matthieu ABRIVARD (Trot) ou encore d’Alexandre ROUSSEL (Galop), quotidiennement comment assurez-vous l’entretien de vos pistes ?

    Jacques RAJALU (responsable technique) : les pistes sont entretenues grâce à un travail régulier de différentes herses. Concernant la PSF, dans un premier temps je l’ouvre en profondeur pour l’aérer. Ensuite elle est nivelée avec la herse rotative et remise en forme pour les courses ou l’entrainement à l’aide d’une herse dite « Gallop Master » la veille et d’un passage régulier entre chaque course au cours de la réunion. Pour le trot, la piste en pouzzolane est arrosée suivant les conditions météorologiques. Nous avons la chance de disposer d’un étier alimenté par l’eau de récupération ainsi que quelques écluses reliées à la mer, ce qui nous permet de disposer d’une réserve d’eau naturelle y compris pendant les fortes chaleurs. Elle est ensuite décompactée à l’aide d’une herse suédoise et remise en forme avec une herse appelée « traine » ainsi qu’une herse palette et balayage. Au cours de l’année, les pistes sont surveillées et réapprovisionnées en cas de besoin : recharge en sable pour la piste de trot ou en fibre et paraffine pour la piste de galop.

 

Pistes vue aérienne Pornichet
Vue aérienne des pistes de l'Hippodrome de Pornichet

 

  • Vous bénéficiez de nombreux sponsors locaux, dans le cadre de votre stratégie de sponsoring, quelles actions menez-vous pour les recruter, les fidéliser ?

    Clotilde HENAULT : Grâce au poste à plein temps cité précédemment, je dispose de plus de temps pour me rendre aux différentes réunions de clubs entreprises. Ces clubs nous permettent d’avoir une force de frappe plus large.  Petit à petit, ceux qui sont déjà venus racontent leur expérience et ceux qui n’étaient jamais venus viennent découvrir. Nous prévoyons en 2023 la création de notre plaquette partenaire qui n’existait pas jusqu’à ce jour. Cette dernière sera disponible sur notre site, communiquée sur la page LinkedIn et distribuée à nos prospects ciblés. Au-delà d’une quelconque valeur monétaire, nous pensons sincèrement qu’un partenariat naît d’abord d’une relation de confiance et gagnant-gagnant, nous proposons donc plusieurs solutions d’échanges.
     
  • De manière générale la conjoncture est complexe, comment voyez-vous l’avenir des sociétés de courses tant sur le plan environnemental avec la gestion de l’eau et de l’électricité ou encore social avec le recrutement de bénévoles pour assurer la pérennité de l’association ?

    Pour ce qui est de Pornichet, nous sommes en démarche pour obtenir le Label EquuRES. La grille que nous devons remplir nous incite à réfléchir plus en profondeur à la gestion de nos ressources. Je crois que chaque hippodrome aurait bon intérêt à se la procurer. Nous pouvons effectuer quelques petits gestes simples et peu coûteux : mise en place de récupérateurs d’eau, suivi des consommations papiers, apposition de panneaux incitant à respecter les ressources. Plusieurs petits gestes pourront déjà nous aider à réduire nos factures et montrer notre bonne volonté. Concernant la partie recrutement des bénévoles, elle est nécessaire mais devient plus compliquée. Nous essayons de dynamiser ce recrutement au travers de différents articles dans la presse ou sur notre site et nos réseaux sociaux. Les derniers bénévoles qui nous rejoints sont des amoureux des courses qui ont découvert ce rôle au travers des publicités dans le programme car ils ne savaient pas que tant de bénévoles œuvrent avant, pendant et après les courses.
     
  • La Ville de Pornichet est propriétaire de l’hippodrome et assure la location du site hors courses hippiques, pouvez-vous nous expliquer la synergie existante entre vos structures ? Combien de journées dans l’année l’hippodrome est-il privatisé ?

    Se moderniser ou disparaitre c’était l’enjeu du projet de rénovation de l’hippodrome sur un site aux portes de la ville. Depuis l’été 2011, Pornichet dispose d’un lieu utilisable par tous les temps et en toute saison. À la suite de cette rénovation, la Ville de Pornichet a créé une Société Publique Locale nommée Pornichet la Destination qui œuvre pour le tourisme grand public via l’office de tourisme mais également pour le tourisme d’affaires via le Centré des Congrès qui est à l’hippodrome. La partie de l’équipe de Pornichet la Destination qui exploite l’hippodrome dispose de bureaux à côté des nôtres ce qui nous permet de rester en contact permanent. Nous fonctionnons main dans la main, on se prête du matériel, on se donne des coups de main sur des montages, nous parlons de leurs compétences à nos visiteurs et eux parlent des courses à leurs prospects. C’est du gagnant-gagnant ! Ainsi, grâce à ce fonctionnement, l’hippodrome est déjà préréservé pour 92 dates en 2023 en comprenant les journées de courses.
     
    Hippodrome de Pornichet
    Les tribunes rénovées et modernisées en 2011
  • Votre meilleur souvenir hippique ? ou une anecdote historique que vous souhaitez partager ?

    Il y a quelques années, j’étais associé avec mon frère Pierre-Yves sur un cheval élevé par notre papa. Ce cheval c’était « OSMIN VIKING ». Pour sa première sortie, il gagne à Saint-Jean-de-Monts au mois d’août 1983, une victoire émouvante en compagnie de mon épouse, de nos enfants et d’amis. Quel bonheur pour toute la famille ! Pour fêter cette victoire, on s’est offert une balade en rosalie le long du front de mer de St Jean de Monts. « Osmin » enchaînait de belles performances, on avait un bon cheval. Quand il courait, on se déplaçait en famille suivant nos disponibilités et on découvrait les hippodromes de la région et les hippodromes comme Vincennes, Enghien, Lyon, Bordeaux … On était fiers de ce cheval et les émotions procurées étaient grandes. « Osmin » a fait une belle carrière, il a été agréé étalon puis il a fini sa vie à Méral. Cette aventure qui nous a fait rêver s’est prolongée avec « Vulcain » puis « Flamme » des poulains nés dans la famille. J’invite tous les amoureux des courses à acheter un jour 1 part d’un cheval à plusieurs pour vivre comme nous ce plaisir et les émotions procurées.
     
  • Votre proverbe ou citation favorite ?

    Vouloir c’est pouvoir. On réussit lorsqu’on a la ferme volonté de réussir
     
  • Pour conclure, quels sont vos souhaits pour la nouvelle année ?

    L’hippodrome de demain sera un hippodrome qui sait entreprendre, se diversifier, se remettre en question et évoluer avec son temps. Je souhaite présenter un hippodrome qui sait s’adapter. La Côte d’Amour qui s’étend de Saint-Nazaire à la Baule et la presqu’île Guérandaise est une région très attractive qui attire de nombreux touristes durant l’été. Il est important de nous insérer dans le tissu économique local c’est un levier pour l’image des courses et notre dynamique de fréquentation.  Les actions que nous menons portent leurs fruits. Il faut que nous soyons à la hauteur de notre réputation, que l’hippodrome soit un lieu incontournable pour les estivants et que nos dirigeants et professionnels des courses continuent à nous faire confiance.
     
Le meeting estival est dédié aux courses de trot
Le meeting estival est dédié aux courses de trot


Prochaine réunion hippique - jeudi 26 janvier - GALOP