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Juillet 2022
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Au sommaire
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Médication et bien-être chez le cheval athlète
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Les Sociétés Mères, France Galop et Le Trot, veillent, en relation permanente avec le Ministère de l’Intérieur, à la régularité des courses à travers des règles strictes et des contrôles rigoureux concernant notamment les médications administrées aux chevaux de course. Toutes les courses sont contrôlées, conformément au protocole prévu dans le Code des courses. En complément, des prélèvements sont également réalisés en dehors des hippodromes, notamment sur les centres d’entraînement.
Les entraîneurs ont le devoir de soigner leurs chevaux en cas de blessure ou de maladie, afin qu’ils soient en parfaite condition pour s’entraîner et participer aux compétitions. Mais tous ces soins doivent être prodigués avec transparence, en respectant les délais et indications d’administration requis et sans jamais recourir à des substances prohibées par les Codes des courses des Sociétés Mères ou par le Code de la santé publique.
Il en va de l’intégrité des compétitions, mais également du respect du bien-être animal : les traitements administrés ne doivent pas rendre possible le maintien en course ni même à l’entraînement d’un cheval présentant des affections incompatibles avec l’effort demandé. Ils doivent encore moins encourager un cheval à dépasser ses limites physiques et donc ses performances naturelles.
Le travail d’équipe entre l’entraîneur et le vétérinaire vise donc à concilier recherche de la performance, santé et bien-être des chevaux. Plusieurs intervenants nous partagent leur vision de cette relation.
« La médication ne doit pas intervenir sans raison » Xavier DECAUDIN (entraîneur de trotteurs).
- En quoi la médication peut-elle s’inscrire dans le bien-être des chevaux de course ?
X.D : Si l’entraînement est adapté, ainsi que la nourriture, la médication n’est pas obligatoire sportivement parlant. Cela doit suffire à amener le cheval en parfaite condition physique. Comme tout être vivant, les chevaux peuvent être atteints d’une maladie, d’un virus, d’une bactérie. A ce moment, il faut les soigner ; mais cela ne sort pas de ce cadre-là.
Les « infiltrations » pour des douleurs relèvent du domaine de la réparation. Cela signifie que l’on a été trop loin dans la limite physique du cheval et qu’un soin est nécessaire. Mais l’entraînement doit alors être suspendu ou alors on rentre dans des excès.
- Quels sont les dérives que l’on pourrait observer ?
X.D : J’ai fait partie de la Commission du Code lors de la mandature précédente et j’ai pu observer qu’il y a des traitements antibiotiques parfois hallucinants. Et ce n’est pas normal. Cela ne va pas dans le sens du bien-être du cheval et il s’agit même d’une question de santé publique. L’abus fait que les bactéries deviennent résistantes.
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Rencontre avec Arnaud BAZIN, sénateur ayant soutenu le projet de loi contre la maltraitance animale
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- En quoi la loi sur la maltraitance animale est une avancée en ce qui concerne la condition du cheval ?
A.B : Dans la loi du 30 novembre 2021, trois catégories d’articles concernent les équidés et cinq articles sont spécifiques aux équidés. On peut être totalement satisfait de la protection accrue des chevaux, même s’il faudra rester vigilant sur les procédures de ventes et le certificat d’engagement et de connaissance. La possibilité de la levée du secret professionnel pour toute information relative à des mauvais traitements est également une réelle avancée permettant au vétérinaire d’être un acteur plus efficace dans cette lutte.
- Quels sont les points qui mériteraient d’être améliorés ?
A.B : En dehors des points spécifiques cités précédemment, la condition du cheval en tant qu’animal utilisé par l’homme a encore de grandes marges de progression. Il faut du temps pour changer son regard sur des habitudes mais cela vient progressivement. Je pense notamment au mode de garde des équidés.
Encore récemment, la majorité des chevaux, de sport notamment, alternaient entre leur box et une séance avec un cavalier. Il en est toujours allé ainsi. Quoi de plus normal ? Les habitudes s’ancrent dans l’esprit et s’imposent au détriment de notre sens critique.
Ces pratiques sont en train d’évoluer et je m’en réjouis. De plus en plus de chevaux ont un accès, même temporaire, à l’herbe ou ont, tout au moins, des moments quotidiens où ils sont libres de leurs mouvements.
Il reste malheureusement encore de trop nombreux endroits où les chevaux sont « stockés » en stalle. C’est un système totalement aberrant lorsque l’on a un minimum de connaissance dans l’éthologie d’une espèce grégaire, qui est fondamentalement une proie. Ce statut lui confère une attitude où il est facile de voir du « bien-être » là où il s’agit de soumission.
Qui plus est, on trouve encore des stalles dans de nombreux centres équestres et l’image ainsi transmise aux enfants de l’animal accroché face à un mur après son utilisation n’est pas compatible avec un enseignement du respect du vivant. Je souhaiterais d’ailleurs que ce système soit définitivement aboli, voire interdit.
- Quel regard portez-vous sur la place du cheval et plus particulièrement en tant qu’athlète ?
A.B : La notion d’athlète n’est pas une notion animale : le cheval n’a pas choisi de l’être et n’a même pas idée de ce que cela signifie. A partir de là, il faut avoir conscience que c’est un statut voulu et imposé par l’être humain et que nous devons donc être extrêmement vigilants à ne pas générer de la maltraitance au prétexte anthropomorphique d’en faire des athlètes.
En cela je plébiscite toutes les initiatives qui vont dans le sens d’un meilleur contrôle du dopage et plus largement d’une meilleure adéquation des conditions de vie du cheval athlète avec les conditions naturelles de vie de l’espèce.
Je constate d’ailleurs, là encore, que les modes de garde évoluent et que de plus en plus de centres d’entraînement optent pour des pâtures à la place des boxes car c’est aussi ainsi qu’ils obtiennent les meilleures performances de la part de leurs « athlètes ».
J’approuve par ailleurs les initiatives qui se préoccupent du devenir de ces animaux à l’issue de leur carrière ainsi que celles qui réfléchissent en amont à privilégier la sélection des naissances plutôt que de les multiplier en espérant ainsi augmenter les chances de trouver dans le nombre « le » bon cheval.
- Qu’avez-vous retenu de votre visite du laboratoire des courses hippiques ?
A.B : Que la masse d’argent véhiculé par les paris sur les courses peut être une incitation au dopage et que l’importance du dispositif anti-dopage et des contrôles effectués par le Laboratoire des Courses Hippiques est à la hauteur de l’énergie mise par les fraudeurs pour gagner : un dispositif de pointe, un personnel compétent et un travail rigoureux afin de ne rien laisser passer.
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La filière hippique étudie l’intérêt de l’application « Cheval Bien-être » pour l’évaluation du bien-être du cheval de course
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Mesurer le bien-être des équidés
L’appli « Cheval Bien-être », téléchargeable sur les stores, est une application mobile gratuite qui permet d’évaluer le bien-être des chevaux à partir d’indicateurs physiques et émotionnels scientifiquement validés.
Elle offre la possibilité à chacun, professionnel ou particulier, d’évaluer un groupe de chevaux grâce au protocole « Cheval Bien-être » qui a été récemment développé par l’IFCE, l’INRAE et l’Université de Milan à partir du protocole AWIN Horse. Concrètement, l’utilisateur renseigne sur son mobile ou sa tablette, pour chacun des chevaux évalués, 31 indicateurs observés sur les équidés eux-mêmes ou leur environnement.
Les résultats de l’évaluation sont fournis sous forme de graphique représentant, pour chacun des indicateurs qui sont répartis en grandes familles - l’alimentation, l’hébergement, la santé et le comportement - le pourcentage de chevaux satisfaisants. Ils permettent à l’évaluateur de visualiser facilement les domaines où la gestion du groupe est appropriée et ceux pour lesquels il existe des axes de progrès.
Le 11 mai 2022, les responsables des services vétérinaires du Trot, de France Galop et de la FNCH se sont réunis à Grosbois avec des représentants de l’AFASEC pour bénéficier d’une présentation, puis d’une démonstration de cet outil d’évaluation avec Christine BRIANT, l’une des chercheuses à l’origine du protocole « Cheval Bien-être » et de l’application.
L’objectif était de mieux comprendre comment ces derniers pourraient être utilisés dans la filière hippique pour évaluer le bien-être des chevaux de course. D’ici la fin de l’année, ils devraient servir de point de départ à des travaux de recherche qui seront menés dans ce domaine en partenariat avec l’IFCE et l’INRAE.
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C'est le nombre de centres d’entraînement où le bien-être des chevaux a été contrôlé en 2021 par les vétérinaires de la Fédération Nationales des courses Hippiques missionnés par Le Trot et France Galop.
Chaque établissement a été évalué à l’aide d’une grille qui permet de vérifier le respect, par l’entraîneur, des 8 mesures de la Charte du bien-être équin, signée en mars 2016 notamment par France Galop et Le Trot. Ces évaluations révèlent par exemple que :
- 100% des chevaux évalués peuvent se lever, se tourner, et se coucher dans leur box, en ayant une litière propre et en quantité suffisante - 66% des galopeurs et 79% des trotteurs ont un accès illimité aux fibres (foin, paille…) complété également par des granulés, de l’avoine, de l’orge et des compléments riches en minéraux et vitamines. - Aucun des chevaux observés n’a démontré des mimiques de douleurs lors des contrôles.
Le détail des résultats des évaluations 2021 peut être consulté sur le lien suivant : LeTrot - résultats 2021
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France Galop - résultats 2021
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Comment veiller, sur hippodrome, au bien-être des chevaux en cas de fortes chaleurs ?
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Un guide de bonnes pratiques à destination des Sociétés de Courses
Selon leurs conditions de survenance, les périodes de forte chaleur peuvent mettre l’organisme des hommes et des chevaux à rude épreuve sur l’hippodrome les jours de courses.
Pour veiller au bien-être des chevaux dans ce contexte, la FNCH, le Trot et France Galop ont produit, avec l’aide des Responsables des Services Vétérinaires de l’Institution, un guide de bonnes pratiques à destination des Sociétés de Courses. L’objectif de ce document est d’aider les équipes des hippodromes à anticiper et gérer au mieux ce type de situations, appelées à se multiplier avec le réchauffement climatique et avec lesquelles elles peuvent être, du fait de leur localisation et la fréquence de leur activité en période estivale, inégalement familières.
Le guide propose donc un ensemble de mesures déjà éprouvées, tant en termes de matériels et d’aménagement que d’organisation et d’information des équipes. Cette initiative vient compléter les actions déjà mises en œuvre de longue date par les Sociétés Mères et les Sociétés de courses, parmi lesquelles un certain nombre d’aménagements réalisés au niveau du calendrier des courses.
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La nouvelle vie de « Quatre Mille »
« C’est une magnifique expérience ! » La voix de Giovanni RENNA est remplie d’émotion et d’enthousiasme lorsqu’il évoque celui qui est arrivé dans ses prés depuis un an désormais.
Vainqueur de deux courses en dix sorties en plat, Quatre Mille a dû être arrêté en raison d’une tendinite. Il fait désormais le bonheur de son nouveau propriétaire qui nous a expliqué : « Je cherchais un cheval reconverti. Je suis allé sur le centre d’entraînement de Chazey-sur-Ain. J’ai appelé des entraîneurs et je suis tombé sur Monsieur Maxime CESANDRI, qui m’a vendu Quatre Mille. C’est la première fois que je me rends acquéreur d’un ancien cheval de course. J’avais déjà un Mérens, ce qui est totalement différent. Mais il n’aimait pas sortir seul, donc j’ai acheté un deuxième cheval. Je me suis tourné vers une association car je savais qu’il y avait des chevaux reconvertis. Il y a beaucoup de préjugés à leur sujet, qu’ils sont un peu fous et fragiles …. mais dans son cas c’est un vrai bonheur ! »
Et Quatre Mille n’a pas mis longtemps à se familiariser à sa nouvelle vie. Il réalise peut-être même des choses impensables pour certains. « Désormais, je le monte au licol ! », lance Giovanni. « Il est arrivé juste après que sa carrière s’est terminée. Je l’ai laissé deux mois au pré et ensuite nous avons commencé à reprendre un travail spécifique. Il est d’abord sorti en main. Il regardait bizarrement les plaques d’égouts et se méfiait des voitures, mais il s’est rapidement habitué. Il comprend tout. Le feeling est passé tout de suite entre nous et j’ai pu le mettre à ma main. Il y a une grande confiance qui s’est installée. »
A quelques kilomètres de Chazey-sur-Ain, vers Meximieux, vous pourrez peut-être apercevoir Quatre Mille et Giovanni. « On fait de la randonnée et de la balade, en forêt ou vers la cité médiévale de Pérouges, qui est tout près. Cela se passe à merveille. Il s’est très bien fait à sa nouvelle vie. »
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