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Les progrès de la chirurgie équine à la Clinique Vétérinaire de Grosbois

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Juin 2024
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Les progrès de la chirurgie équine à la Clinique Vétérinaire de Grosbois

Dans un précédent numéro, nous vous avions parlé du lien étroit entre les vétérinaires des hippodromes et la Clinique Vétérinaire de Grosbois. Intéressons-nous cette fois au savoir-faire de cette dernière et aux progrès de la chirurgie équine en général.

- Présentez-nous la Clinique de Grosbois et sa patientèle.

Docteur Fabrice Rossignol, chirurgien spécialiste et directeur de la Clinique : « La Clinique de Grosbois accueille en moyenne 30% de galopeurs, 30% de trotteurs, 30% de chevaux de sport et 10% de poneys et autres chevaux de loisir. Étant installée au sein du Domaine d’entraînement de Grosbois, les consultations classiques concernent les trotteurs pour 50%, et pour 50% les chevaux de sport et loisir. Notre champ d’intervention est vaste, nous traitons tous les types de pathologie, mais nos domaines de spécialités chirurgicales sont l’ORL, le traitement des affections cervicales et bien sûr la chirurgie des fractures. Contrairement aux idées reçues, la majorité des fractures graves n’a pas forcément lieu sur les hippodromes, mais se produit également lors de moments de la vie courante, au paddock ou en pâture. » 

- Parlez-nous du savoir-faire de la Clinique. 

Dr Fabrice Rossignol : « Notre spécificité est d’être équipés avec deux salles de chirurgie et nous disposons de quatre chirurgiens spécialistes à temps plein. La construction d’un nouvel hôpital, ultra moderne, va débuter dans quelques mois dans le centre de Grosbois et devrait être terminée fin 2025-début 2026. En raison de notre réputation, nous sommes l'une des cliniques qui opèrent le plus de fractures au monde, d’où une équipe très expérimentée dans ce domaine, impliquant l’équipe vétérinaire mais aussi les infirmières, techniciens et internes. 

De mon côté, je me rends souvent à Davos, en Suisse, où se trouve l’AO Fundation qui s’occupe de promouvoir et d’améliorer différentes techniques chirurgicales chez l’homme mais également de la chirurgie orthopédique vétérinaire. Je dirige un groupe d’experts dans cette organisation car j’ai toujours eu à cœur d’allier l’enseignement et la recherche. Tout d’abord il y a la volonté de développer la recherche appliquée en partant d’une problématique liée au cheval. Pratiquement, cette démarche consiste à inventer de nouveaux implants et de nouvelles techniques adaptés au cheval, à démontrer leur efficacité par des tests standardisés, à les faire valider par la communauté scientifique, et enfin à les enseigner à mon équipe mais également aux autres chirurgiens. Selon moi, l’impact est plus grand en transmettant un savoir-faire à des chirurgiens dans le monde, qui vont eux-mêmes le transmettre à d’autres. Et le retour d’expériences est aussi très enrichissant. »

Dr Fabrice Rossignol


- Quelle est la réputation de la chirurgie équine française ?

Dr Fabrice Rossignol : « Quand j’ai démarré ma carrière, les États-Unis étaient loin devant. Aujourd’hui, on peut dire que l’Europe est parvenue à largement rivaliser en termes de qualité et de réputation. La France figure parmi les pays les plus réputés dans ce domaine. La clinique reçoit régulièrement des vétérinaires et résidents américains qui viennent enrichir leur formation. »

- Les vétérinaires de la Clinique se forment-ils en continu ?

Dr Fabrice Rossignol : « Nous assistons et animons régulièrement des conférences dans le monde entier toujours dans le but d’améliorer nos techniques et de partager notre savoir-faire. Le mois dernier, j’étais d’ailleurs à Davos pour des recherches sur une nouvelle plaque, et je me suis également rendu à un meeting aux États-Unis. Au mois de juillet, notre équipe sera à Valence, en Espagne, pour assister au congrès annuel organisé par « l’European College Of Veterinary Surgeons » qui regroupe tous les chirurgiens vétérinaires européens mais aussi d’autres nations. Lors de ce meeting, nous présenterons plusieurs conférences, animerons des travaux pratiques, mais également enrichirons nos connaissances par le partage avec nos confrères. »

- Comment qualifiez-vous l’évolution des pratiques et du matériel dans la chirurgie équine ?

Dr Fabrice Rossignol : « L’évolution est exponentielle et c’est ce qui rend notre travail encore plus gratifiant et passionnant. Alors qu’avant nous devions utiliser le même matériel que pour les êtres humains, nous pouvons désormais créer, grâce à l’impression 3D, des implants qui s’adaptent à l’anatomie et aux contraintes du cheval. Les nouvelles techniques d’imagerie permettent des interventions plus ciblées, ce qui augmente la précision de l’acte et diminue les risques d’infection. Si les fractures lourdes s’opèrent en général à ciel ouvert, de très nombreuses fractures s’opèrent maintenant sous arthroscopie et fluoroscopie par des mini-incisions. Il y a également eu de gros progrès sur les anesthésies et le réveil : nous ne craignons plus d’anesthésier les chevaux pendant plusieurs heures. Les techniques et l’expérience des équipes dans l’assistance au réveil par divers artifices comme le hamac sont maitrisées. De plus, les fractures simples peuvent maintenant s’opérer sur cheval debout sous anesthésie locale. Enfin, les capacités de récupération de l’animal et sa réhabilitation sont aussi plus rapides. 


Il faut imaginer que tout ceci est un cercle vertueux. Plus les résultats sont bons, plus les propriétaires font opérer leurs chevaux. Et de l’autre côté, notre pratique grandissante et le retour d’expérience nous permettent de nous améliorer constamment. Nous relayons d’ailleurs nos interventions sur les réseaux sociaux afin de sensibiliser tout un chacun sur ce qui est maintenant réalisable dans la chirurgie moderne, et ainsi montrer que l’euthanasie n’est plus la règle sur les fractures graves, contrairement aux idées reçues.

Nous partageons régulièrement avec les vétérinaires salariés du GTHP (vétérinaires exerçants sur les hippodromes Parisiens) dans le domaine de la prise en charge des chevaux fracturés. Par son travail constant et sa motivation, cette équipe est devenue une des plus expérimentées au monde dans ce domaine, par sa capacité à repérer ce qui s’opère ou non, ou encore sa rapidité dans la prise en charge. Nous avons d’ailleurs récemment partagé ce savoir-faire, acquis en traumatologie d’urgence des chevaux de course, avec les 120 vétérinaires qui encadreront les compétitions équestres lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Les premiers soins et l’immobilisation en urgence, et bien sûr le bien-être animal, étaient au centre du débat. » 

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Re-Horse : un projet de recherche sur la reconversion du cheval de course

Un projet de recherche intitulé « Re-Horse – Devenir un autre cheval : carrières animales et reconversion des chevaux de course » a été initié à l’initiative de l’UMR Innovation (INRAE / Collectif Animal’s Lab), l’École Blondeau, la Fédération Nationale des Courses Hippiques et l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation. 

Ce projet, financé par l’Agence Nationale de la Recherche, a démarré en mars 2024 pour une durée de 18 mois. Il vise à développer les pratiques de reconversion des chevaux de course, plus largement à repenser les carrières et le travail des chevaux au-delà de la performance sportive en course. Pour ce faire, le projet Re-Horse comprend plusieurs axes de travail complémentaires : 

- Décrire la diversité des pratiques des associations de reconversion, afin de caractériser autant leurs ressources que leurs préoccupations ; 

- Envisager de nouvelles pratiques qui puissent être une nouvelle ressource / appui pour les associations de reconversion ;

- Engager un travail collectif de promotion de la place de la reconversion par les acteurs professionnels des courses hippiques et de la reconversion

Ce projet se fonde sur une démarche de recherche participative. Des premiers échanges ont déjà été initiés avec l’Institution des courses et les structures de reconversion partenaires des sociétés mères afin de bénéficier de leur expérience et de leur savoir-faire et de prendre en compte leurs préoccupations et attentes par rapport à ce projet.

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Formation accidentologie en régions

Directeur de la Fédération Régionale des courses hippiques de l’Ouest, Christophe Gicquel est un homme de terrain. Soucieux d’améliorer le déroulement des réunions, il convie chaque année ses sociétés de courses à des formations. La dernière en date était consacrée à l’accidentologie.

- Comment est née la formation accidentologie en régions et à qui s’adresse-t-elle ?

Christophe Gicquel : « Étant sur le terrain tous les jours de courses, je suis aux premières loges pour constater nos points forts mais aussi ceux qu’il faut améliorer. Ainsi, tous les ans, je propose une formation aux équipes des hippodromes de la Fédération Ouest. Et depuis quelques temps, j’avais remarqué que le cahier des charges, qui a été établi par le Docteur Vétérinaire Hélène Bourguignon et qui est à disposition des vétérinaires d’hippodromes, n’était pas assez connu ou consulté. Ajoutons à cela le fait que notre sport est médiatisé et que ce sont surtout les aspects paraissant négatifs à certains qui sont relayés. J’ai donc eu une grosse prise de conscience et je me suis dit : Stop ! Il faut se mettre autour de la table pour faire évoluer les choses !

Pendant trois mois, nous avons œuvré sur cette formation avec toute une équipe. Sur les 48 hippodromes de la Fédération invités, 41 ont répondu présents, ce qui représente un peu moins de 100 personnes. Notre Fédération étant très vaste, nous avons organisé deux sessions à des endroits différents pour pallier aux soucis de déplacement. La première s’est déroulée à Nantes le 14 février, la seconde à Saint-Brieuc le 21 février. »

- Quels sont les objectifs de la formation ?

Christophe Gicquel : « La journée de formation est scindée en deux parties et comporte trois objectifs. Tout d’abord la sécurité du public, avec notamment un plan de circulation sur l’hippodrome en cas d’intervention. Le deuxième objectif est l’élaboration, par les équipes de l’hippodrome, d’une check-list à 30 jours de la réunion. Et enfin, l’accidentologie des chevaux. Une fois que l’équipe a pris connaissance des éventuels risques de blessures, l’enjeu est de savoir comment réagir en cas d’accident. Nous avons donc travaillé sur une meilleure prise en charge de l’athlète pour maximiser ses chances de guérison, tout en apprenant à procéder dans le calme. » 

- Qui sont les intervenants ?

Christophe Gicquel : « Tout ceci a pu être possible grâce à Tristan Le Royer, Chargé de mission régions au sein de France Galop, qui s’est occupé de l’accidentologie. Dominique Craipeau, Chef de projet bien-être équin et Agnès Bazin, Responsable marketing et communication à la FNCH, ont géré la partie communication. De mon côté, j’ai pris en charge la sécurité du public. »

- Quel a été le bilan de ces deux jours ?

Christophe Gicquel : « Je suis satisfait par l’intérêt que cette formation a suscité et cela s’est vu par le taux de participation : 2 personnes par hippodrome en moyenne. L’autre aspect positif est l’interactivité qui a caractérisé ces journées : il n’y a pas eu que de la prise de notes, les questions sont arrivées dès le début, témoignant de l’intérêt des invités pour le sujet. D’ailleurs, beaucoup m’ont demandé le support de la journée. »

- Y aura-t-il une suite ou des journées de perfectionnement ?

Christophe Gicquel : « Le projet à suivre est la construction d’une ambulance pour chevaux qui permettra à l’entourage du cheval blessé de le transporter en toute sécurité jusqu’à la clinique vétérinaire souhaitée. L’ambulance sera notamment équipée d’un hamac afin de décharger le cheval de ses membres. Il y aura une rencontre avec les intervenants des hippodromes pour expliquer l’utilisation de ce premier véhicule qui sera basé en Loire-Atlantique. À plus long terme, l’idée serait d’en avoir trois, à disposition des sociétés de courses dans trois points de départ différents. 

Cette formation est reprise dans les autres fédérations régionales, je m'en réjouis car comme je le dis souvent : ce qui n’est pas partagé est perdu pour tout le monde ! »

RaceAndCare
Journée nationale #RaceandCare - 2ème édition

Rappelez-vous ! Le 1er juillet 2023 s’est déroulée la première journée digitale du #RaceAndCare. 

Le but : montrer que la bientraitance des chevaux de course est un engagement du quotidien, en mobilisant, le temps d’une journée, tous les acteurs de la filière des courses hippiques. Ainsi, toutes les associations (de propriétaires, d’entraîneurs, de jockeys, de reconversion, …) ont répondu présentes, de même que tous les hippodromes de France. Au total, le #RaceandCare a été utilisé plus de 1200 fois sur Instagram et a touché 262 000 personnes. 

Cette année, la journée de mobilisation aura lieu le samedi 6 juillet et l’objectif est d’avoir un impact encore plus fort sur les politiques, les médias nationaux et les influenceurs. L’équipe RaceandCare espère une plus grande utilisation du #RaceandCare et des contenus encore plus riches. Consciente du rythme de travail soutenu de tous les acteurs des courses, elle réfléchit à une façon encore plus complète de les accompagner en leur proposant notamment des éléments de langage et un support. Le tutoriel vidéo, expliquant comment créer une page Instagram, comment programmer une publication, … et qui a été imaginé l’an passé, est d’ailleurs toujours consultable.

La journée RaceAndCare profitera du lancement des « Estivales de Cabourg » pour organiser une opération de presse le vendredi 5 juillet. Et le samedi, elle sera marquée par un LIVE animé par Sophie Clément qui, cette fois, sera accompagnée par un(e) influenceur(se).

En attendant de vous communiquer davantage de détails, vous pouvez d’ores et déjà cocher la date du samedi 6 juillet dans vos agendas avec un #RaceandCare.

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Articles de Presse
Logo Grandprix Grandprix.info – 4 mars 2024

L’adoption en France du statut de « Cheval Athlète » récemment créé par l’Italie pourrait avoir d’importantes conséquences pratiques.

« Quant à l’Italie, elle s’est totalement départie de la dichotomie animal de rente/animal de compagnie en créant récemment pour une troisième voie: celle du cheval “athlète”.  […]  Il a donc été décidé que tout cheval remplissant cumulativement trois critères (enregistrement auprès de l’équivalent italien du système d’information relatif aux équidés, exclusion de la consommation humaine et enregistrement auprès de la FISE) serait automatiquement considéré comme un “cheval athlète”, nonobstant sa participation effective à des compétitions et au niveau de celles-ci. Les équidés ne remplissant pas ces conditions restent quant à eux des animaux de rente. » 

Theconversation.com – 11 avril 2024

Les expériences de collaboration entre humains et animaux nous invitent à reconsidérer ce que les sociétés occidentales ont considéré comme un propre de l’humain : le travail

Or, si le travail peut être cause de souffrance, il peut aussi être source de plaisir et d’émancipation, pour nous comme pour les animaux. Ce postulat est central dans la sociologie du travail animal. Travailler, ce n’est pas seulement produire. C’est aussi vivre ensemble entre humains et animaux. […].

IFCE Ifce.fr – 28 mars 2024

Présentation des premiers résultats de la thèse Raceandcare sur les conditions de vie et le bien-être du cheval de course à l’entraînement

« Cette webconférence présente une étude terrain sur les conditions de vie et du bien-être du cheval trotteur à l’entraînement en France, réalisée dans le cadre d’une thèse sur le bien-être du cheval de course. L’objectif était de comprendre les pratiques en matière d’hébergement et de conditions de vie des chevaux trotteurs. En utilisant le protocole Cheval Bien-être, des observations comportementales et des questionnaires, nous avons pu évaluer le bien-être des chevaux trotteurs et établir des liens avec les différents modes d’hébergement ainsi qu’avec leur performance. »

Audelades pistes – 30 avril 2024

Nouveauté : les journées ambassadeurs hippodromes

« A l’image de ses homologues Anglais Retraining of Racehorses (ROR) sur une dizaine d’hippodromes tels que Ascot, Aintree ou encore Goodwood, l'Association Au-delà des Pistes (ADDP) lance les Journées Ambassadeurs Hippodromes (JAH) avec le soutien de France Galop : 5 hippodromes français ont répondu présents pour s’associer à 5 chevaux réformés, d’anciens Champions connus et reconnus. »  

Province-courses.fr – 16 mai 2024

• La SETF fait évoluer les règles en matière de déferrage en vue « d’interdire les abus sans pénaliser les entraineurs qui utilisent les règles avec professionnalisme »

« L'adoption par le Comité de la Société d'Encouragement à l'élevage du Trotteur Français (SETF) d'une nouvelle réglementation sur le déferrage, plus restrictive, ne bouscule pas fondamentalement le principe du droit au déferrage. Elle l’encadre plus qu’aujourd’hui. À partir du 1er juillet, un trotteur ne pourra plus être déferré plus de 15 fois sur douze mois glissants. Et les 2 et 3 ans ne pourront plus être plaqués. Deux décisions qui s’inscrivent dans la volonté d’éviter les possibles excès. »

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