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ARTICLE LA VOIX LE BOCAGE - Société des courses de Vire Normandie : une vieille dame de 150 ans !

Publié le 1 avr. 2025
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C’est un anniversaire qui sera officiellement célébré au cours de la réunion du mercredi 25 juin 2025, dont le programme comportera l’épreuve du jour servant de support au Tiercé, Quarté +, Quinté + national.

 

L’association des Courses hippiques de Vire Normandie (Calvados) fête cette année ses 150 ans ! 

La France tout entière aura les yeux tournés vers l’anneau de Martilly et Vire sera une nouvelle fois sous les feux des projecteurs, quelques jours avant l’étape viroise du Tour de France. L’occasion de revenir sur son histoire.

 

L’idée émerge dès 1873

 

C’est en 1873, à l’occasion du concours de la société d’Agriculture de l’arrondissement de Vire, que MM. Gohier, Mérille-Leprince, Marchand et Mullois mettent sur pied une course de chevaux destinée à renforcer l’attrait du concours et à mettre en valeur les produits de l’élevage local. M. Mérille remporte l’un des prix de l’épreuve et l’abandonne en faveur d’un « fonds de courses à établir ».

L’idée est lancée, elle ne sera plus abandonnée. Le 14 août 1874, à l’hôtel de ville, quelques amateurs de sport hippique se réunissent sous la présidence de Nestor Lalleman, adjoint au maire, nommé président provisoire. Les 23 votants composent une commission de dix membres chargés de mettre au point les statuts de la société et de préparer la première réunion de courses.

 

Il faut organiser des courses !

 

Raoul Levasseur, qui fut le premier président de la société, exposait ainsi les motivations des fondateurs : « Pourquoi l’arrondissement de Vire ne contribuerait-il pas comme les autres arrondissements du Calvados, à l’amélioration de la race chevaline ? Poussons dans cette voie nouvelle nos cultivateurs ; ils ne manqueront pas d’y réussir, eux qui ont déjà tiré de notre sol un si riche parti. Pour cela, que faut-il ? Les stimuler par des primes, organiser des courses ».

Les membres imposés pour pouvoir constituer une société de courses furent rapidement trouvés et avec les soutiens de la ville de Vire et de l’administration des Haras, du Conseil général, de la Société d’Encouragement et de la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest, « un hippodrome spacieux et d’un accès facile fut créé ». Il se trouvait sur le tracé de la Zone Industrielle actuelle reliant les rues de l’Industrie et Charles Tellier, en passant par celles de la Sorrière et de l’Avenir.

 

17 chevaux pour une première

 

En effet, le 12 septembre 1875, sur l’hippodrome de Neuville, eurent lieu les premières courses de Vire, qualifiées de fête hippique et nationale, fête nouvelle, aussi. Le gotha de l’arrondissement de Vire se pressait autour de la piste en herbe pour suivre la première réunion organisée par la Société des courses de Vire, présidée par Raoul Baudouin.

Quatre mille spectateurs environ et 17 chevaux étaient engagés dans les quatre épreuves de la journée, avec une allocation de 1 000 francs de l’époque pour deux d’entre elles. Le rédacteur sportif du Journal de Vire écrivait que ce nouveau spectacle « dépassait toutes les espérances que l’on pouvait avoir ». « Ce début était plein de promesses pour l’avenir, l’élan était donné », peut-on lire dans le registre des délibérations de la société. Et en effet cette société se développe rapidement sous la houlette de M. Baudouin puis, après son décès en 1880, celle du Vicomte de Saint-Pierre, sénateur du Calvados.

Le 23 mars 1877, la propriété de Neuville sur laquelle est établi l’hippodrome se trouve mise en vente. Les sociétaires envisagent de constituer une société civile pour s’en porter acquéreur. Mais c’est finalement la ville de Vire qui réalisera l’acquisition pour 70 000 F, concédant par bail les six pièces de terre à la S.C.V. moyennant le paiement par celle-ci d’une indemnité de 3 000 F au fermier et la réalisation des travaux d’aménagement indispensables (fossés à abattre, nivellement du terrain, tracé de la piste). Des travaux dont le montant s’élèvera à 12 000 F. Une avenue d’arbres est plantée, des clôtures sont posées. Dès 1880 des tribunes fixes, plus spacieuses et confortables sont aménagées.

 

De Neuville à Martilly

 

Il faudra attendre 1887 pour que la S.C.V. obtienne l’arrêté ministériel l’autorisant à organiser le pari mutuel sur l’hippodrome et 1919 pour qu’elle soit affiliée à la Fédération des sociétés de courses de France.

Depuis, bon an mal an, la S.C.V. a poursuivi son évolution, augmenté le nombre de ses réunions, diversifié ses investissements et amélioré ses installations, abandonnant le quartier de Neuville. La suppression de l’ancien champ-de-courses, que Robert Auvray avait rénové après-guerre, avait été rendue indispensable en 1973 pour permettre l’extension d’une zone industrielle nécessaire au développement de la ville et des emplois. Une expropriation qui fut un mal pour un bien, une opportunité et une offre d’échange de terrains que Robert Auvray sut saisir pour doter la ville d’un nouveau site et pour placer ainsi son nouvel hippodrome au premier rang des champs de courses de Normandie, avec des infrastructures beaucoup plus modernes et une piste en sable. Un terrain de compétition hippique qui porte son nom depuis 1979, année de sa disparition.

De nos jours, sous la présidence actuelle de Guy Jean, les treize ou quatorze réunions de trot annuelles réunissent toujours un public nombreux, passionné et mobilisent l’énergie des dirigeants, des sociétaires et des bénévoles toujours dévoués à cette noble tâche.

 

Un hippodrome rénové pour rester dans le peloton de tête

 

Construit en 1973, l'actuel hippodrome de Martilly, fut inauguré le 23 juin 1974, pour le premier centenaire d'une société plus vivante que jamais, par Robert Auvray, Olivier Stirn, secrétaire d'État et maire de Vire, et Albert Viel, président de la Société d'Encouragement du Cheval Français.
Des années plus tard, le président en place, Roger Sabin, et le maire de Vire Jean-Yves Cousin prennent conscience que des rénovations nécessaires et imposées doivent être réalisées pour maintenir l'hippodrome de Vire dans le peloton de tête et conserver sa labellisation d'hippodrome de première catégorie régionale, apte à organiser des réunions Premium. Une course aux subventions est lancée et elle aboutira en décembre 1999 grâce au Département, au Conseil Régional et aux Fonds Commun et Européen, avec l'aide et le soutien des sous-Préfets successifs, Alain Marc et Philippe Chopin. Des aides financières providentielles qui tomberont à pic au lendemain du passage destructeur de la tempête du siècle qui n'aura pas épargné les tribunes.

 

📸 Plongez dans l’histoire avec des photos d’époque disponibles dans l’article ! Retrouvez les ci-dessous.