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Étude du bien-être du cheval de course, état des lieux et propositions d'amélioration

Étude du bien-être du cheval de course, état des lieux et propositions d'amélioration

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Novembre 2023
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Thèse bientraitance BEE
Étude du bien-être du cheval de course, état des lieux et propositions d'amélioration

En octobre 2022, la Fédération Nationale des Courses Hippiques, la Société du Trotteur Français et France Galop lançaient la première thèse, en France, sur le bien-être du cheval de course. Un travail de trois ans, en collaboration avec l’équipe Cognition Éthologie et Bien-être animal de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRAE), qui a pour but d’évaluer scientifiquement le bien-être du cheval de course dans ses différentes activités.

Réalisée par la doctorante Noémie Hennes, diplômée d’un Master éthologie, mais aussi cavalière sur son temps libre, la thèse est supervisée par Léa Lansade et Alice Ruet qui sont des spécialistes internationalement reconnues sur les questions du bien-être équin. Elle
est rendue possible grâce à l’investissement de toute la filière et en particulier des entraîneurs qui ouvrent les portes de leurs écuries. Après une première année de travail, Noémie Hennes fait un état des lieux de ses recherches.

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Quelle approche opérationnelle avez-vous retenue pour conduire cette thèse sur un thème aussi vaste et complexe ?

Tout d’abord, il est important de rappeler que la thèse consiste à évaluer le bien-être du cheval de course dans trois domaines : son milieu de vie, à l’entraînement, et en course.
Avant de démarrer mon travail, je me suis entraînée personnellement pour être sûre d’être constante dans ma conduite des évaluations par le protocole utilisé. Puis, il y a eu un gros travail de bibliographie car il faut s’appuyer sur des données scientifiques préexistantes. On regarde notamment les protocoles propres au cheval de course
et pas que, puisque ce dernier a normalement les mêmes besoins fondamentaux que n’importe quel cheval.

Cette thèse est un véritable challenge pour moi car il existe, en Grande-Bretagne, une étude sur le bien-être des galopeurs, et quelques données récoltées en Australie, mais aucun travail aussi approfondi en France et surtout incluant les trotteurs.

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Comment procédez-vous pour étudier le bien-être du cheval de course dans son quotidien ? Quels sont les fondements scientifiques de ce travail ?

Il a d’abord fallu échantillonner les centres d’entraînement avec l’appui des sociétés mères et de la FNCH afin de me rendre dans des écuries diverses et variées par leur taille, leur niveau, leur situation géographique, et en prenant en compte l’âge et le sexe des entraîneurs.

Dans les écuries, je procède en trois étapes. Dans un premier temps, je m’appuie sur la version française du protocole AWIN Horse (Animal Welfare Indicators) qui a été élaboré en 2015 par des scientifiques dans le cadre d’un programme européen, et qui vise à évaluer le bien-être du cheval*. Il regroupe 31 indicateurs sur l’environnement comme la propreté et la dimension du box, et sur le cheval lui-même comme l’état de son poil, par exemple.

Ensuite, il y a une approche comportementale : est-ce que le cheval a un comportement anormal appelé stéréotypie ; et quel est son budget d’activité, c’est-à-dire combien de temps passe-t-il à s’entraîner, à manger, à se reposer. Enfin, je laisse aux entraîneurs un questionnaire pour des données que je ne peux pas récolter moi-même.


À ce jour, j’ai pu évaluer 10 écuries de trot et 6 de galop. En moyenne, je passe un à deux jours par écurie et j’évalue 6 à 20 chevaux en une journée, tout en respectant les horaires de travail des équipes. J’ai reçu un très bon accueil, les entraîneurs me font confiance, me laissant travailler de façon autonome. Je peux également leur envoyer un bilan des observations faites sur leurs chevaux s’ils me le demandent.

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Quels thèmes vous restent-ils à aborder ? Et dans quel délai pensez-vous pouvoir finaliser votre travail ?

J’arrive au terme de la première partie de la thèse, « le bien-être du cheval de course dans son milieu de vie », je suis donc dans les temps.

La deuxième étape concerne l’entraînement. Je vais notamment travailler sur la fatigue et la récupération, sur le lien entre le comportement et la physiologie (comme la fréquence cardiaque, ou encore les hormones), sur la qualité et la quantité de sommeil ou encore sur l’impact d’une saison de courses. Pour cela, je serai accompagnée par les vétérinaires de la FNCH et par un laboratoire partenaire de l’INRAE.

Nous avons interrogé deux entraîneurs, un de galop et un de trot, déjà rencontrés par Noémie Hennes, pour savoir pourquoi ils avaient accepté de participer à la thèse sur le bien-être du cheval de course.

Anastasia Wattel : « Au sein de mon écurie, nous faisons le maximum pour le bien-être de nos pensionnaires, mais malgré tout, je voulais savoir s’il n’y a pas d’autres moyens techniques pour rajouter du confort. Noémie Hennes m’a envoyé son bilan car je souhaitais des pistes d’amélioration si toutefois il faut en apporter. »

Thibault Lamare : « « Notre univers gagne à être connu, nous sommes fiers de ce que nous faisons au quotidien, et je trouve qu’il est important de le démontrer par le biais d’une approche scientifique et raisonnée. Cette thèse est un regard extérieur et scientifique sur mon travail qui m’aidera à apporter des améliorations. Le bien-être équin est un des enjeux de la filière. Accepter de participer à la thèse est une façon de m’investir. » 

*AWIN Horse s’inscrit dans la continuité du protocole existant pour les bovins, les porcs et les volailles connu sous le nom « Welfare Quality ».

Katherine FORD
Conférence Internationale des Autorités Hippiques

Le 2 octobre, sur l’hippodrome de Saint-Cloud, avait lieu la 57e Conférence de la Fédération Internationale des Autorités Hippiques (FIAH). La perception par le grand public du bien-être équin était au cœur des débats. Katherine Ford, journaliste pour Equidia et Sky Sports, revient pour nous sur cette journée.

- Qu’est-ce que la Conférence de la Fédération Internationale des Autorités Hippiques ? Pourquoi avoir choisi le thème du bien-être équin et de sa perception pour l’édition de cette année ?

Chaque année, au lendemain du week-end de l’Arc de Triomphe, la Fédération Internationale des Autorités Hippiques de courses de galop (F.I.A.H.) profite de la présence des représentants internationaux pour organiser un meeting au cours duquel on échange et on partage des idées et des bonnes pratiques. Il y a des discussions, des tables rondes, mais aussi des moments où l’audience peut poser des questions.

Pour cette 57e conférence, le thème du bien-être équin a été abordé tout simplement parce qu’il est d’actualité ! Il y a une sorte de prise de conscience collective : les courses hippiques doivent prendre ce sujet à bras le corps pour perdurer. Rappelons cette année, les manifestations en Angleterre autour du Grand National de Liverpool, mais aussi la menace d’annulation du Derby d’Epsom. Il y a également eu plusieurs accidents aux États-Unis, à l’entraînement et en courses, qui ont fait réagir le grand public.

- D’après les échanges entre les représentants des différents pays, comment le grand public perçoit-il, en 2023, le bien-être équin dans les courses hippiques ?

La conférence a débuté par la prise de parole du professeure Nathalie Waran, Présidente de la commission indépendante pour l’éthique et le bien-être équin pour la Fédération équestre internationale (F.E.I.). Elle a mis en avant une étude menée auprès du grand public. Il en est ressorti que ce dernier ne fait pas de différence entre les différents sports équestres. Par conséquent, il est important d’agir ensemble afin de soigner notre image. Elle a évoqué l’urgence de changer nos pratiques afin qu’elles deviennent acceptables aux yeux des populations car leur sensibilité et leur perception ont beaucoup changé, les réseaux sociaux accélérant cela, en devenant des références plus que les médias traditionnels. Elle a également parlé de la licence sociale qui ne s’achète pas, mais qu’il est essentiel d’avoir afin d’obtenir la confiance du grand public. Elle a mis en parallèle les cirques et les zoos. Là où les premiers ont échoué, les derniers ont soigné leur image et ont acquis cette licence sociale en faisant preuve de transparence et en mettant notamment en avant la préservation des espèces.

- Que peut faire la filière hippique pour conserver la confiance du grand public ?

Il faut avoir un axe de communication clair et avoir aussi un coup d’avance sur les réseaux sociaux. Il faut mettre en place des choses concrètes comme la traçabilité des chevaux.

Brian Stewart, Chef des services cliniques vétérinaires du Hong Kong Jockey Club, a évoqué l’importance de s’appuyer sur la technologie vétérinaire afin de détecter en amont d’une blessure toutes faiblesses physiques. L’Australie fait passer beaucoup d’examens aux chevaux avant la Melbourne Cup, idem pour les États-Unis lors des semaines qui précèdent la Breeders’Cup.

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Est-ce que certaines actions récemment mises en œuvre en France vous paraissent particulièrement utiles à cet égard ?

En France, beaucoup d’efforts ont été faits ces dernières années notamment avec l’axe de communication RaceAndCare. L’utilisation limitée de la cravache est un exemple et on a pu voir que cette mesure s’applique aussi en Angleterre et aux États-Unis maintenant. Mais je pense qu’on peut faire encore plus. Par exemple, il va falloir réfléchir à l’impact des changements climatiques sur le bien-être équin.

Podcast RaceAndCare
Podcast RaceAndCare - épisode n°3 - Le traitement par nébulisation

Médication du cheval de course - Les bonnes pratiques

Dans 3ème épisode du podcast #raceandcare, Maxime Bourrat, journaliste et Hélène Bourguignon, cheffe du service de biologie équine de la Fédération Nationale des Courses Hippiques, évoquent le sujet du traitement par nébulisation.

La nébulisation est une méthode d’administration de certains médicaments, destinée à traiter les pathologies respiratoires. Elle fait appel à un nébuliseur qui permet de pulvériser très finement un liquide sous forme de microgouttelettes pour le faire respirer directement au cheval par l’intermédiaire d’un masque. Différents types de médicaments peuvent être utilisés : des anti-inflammatoires, des bronchodilatateurs, des anti allergiques, des fluidifiants, ... Ce podcast permet de faire le point sur les différentes règles qui encadrent cet acte thérapeutique et les précautions à prendre quand on utilise un nébuliseur.

Les Trotteurs et Galopeurs de Laura
La vie après les courses

"Miss Penny Laujac" était autrefois une jument entraînée par Jean-Pierre Gauvin, mais sa carrière au galop a été interrompue en raison d'une tendinite. Après avoir été confiée à Laura Cuoq, fondatrice de l'association « Les Trotteurs et Galopeurs de Laura », la jument, surnommée "Penny", a trouvé une nouvelle vie auprès de Laura Lapuenté, avec qui elle partage désormais son existence en tant que jument reconvertie.

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Comment s’est faite la rencontre avec le cheval Miss Penny Laujac ?

En octobre 2020, alors que je me préparais pour une formation avec le renommé Horseman (enseignant spécialisé dans l'éducation du cheval) Andy Booth, mon selle-français a subi une importante blessure. En raison de contraintes budgétaires, j'ai décidé de me tourner vers les chevaux reconvertis des courses hippiques.

Suite aux recommandations de mon entourage, j'ai consulté la page Facebook de « Les Trotteurs et Galopeurs de Laura ». C'est là que j'ai été séduite par Miss Penny Laujac, surnommée « Penny », et la situation était urgente. J'ai alors entrepris un essai chez Laura Cuoq, qui consistait à manipuler le cheval en le récupérant dans le pré avec le licol, à le panser, à lui mettre la selle et à le monter. L'harmonie entre Penny et moi a été instantanée, et Laura a été enthousiaste à propos de mon projet !

Cependant, c'était un véritable défi, car la formation prévue à Bordeaux avait lieu quinze jours plus tard et s'étalait sur un an. Durant ces deux petites semaines, nous avons commencé le travail à pied, établissant ainsi une relation. De mon côté, j'ai suivi la formation en ligne d'Andy Booth pendant la période du Covid, avec pour objectif de valider la dernière étape et d'acquérir les connaissances nécessaires pour éduquer et comprendre les chevaux.

Peu d'anciens chevaux de courses avaient suivi la formation Andy Booth, et "Penny" fait partie des rares à avoir franchi cette étape. L'équipe qui m'accompagnait n'avait pas de préjugés, mais elle était consciente de la nécessité d'entreprendre un travail conséquent de désensibilisation.

En parallèle, j'ai eu l'occasion d'emmener "Penny" deux à trois fois par semaine se baigner dans un ruisseau. Cela s'est avéré très bénéfique pour sa jambe, qui s'est rapidement remise de sa tendinite, au point de ne plus présenter aucune déformation.

- Quel est votre métier et quel rôle votre jument joue à vos côtés ?

Je suis instructrice d'équitation adoptant une approche éthologique. J'encourage les cavaliers à observer et comprendre leur cheval, en examinant son comportement et son langage corporel, une dimension souvent négligée dans l'équitation classique. Mon objectif est d'enseigner aux cavaliers comment éduquer leurs chevaux pour en faire de véritables partenaires. Lors de mes stages, je leur apprends non seulement à assurer leur sécurité en maintenant le contrôle de l'animal, mais aussi à établir une relation de confiance mutuelle. Cela requiert de l'humilité, car réussir avec un cheval ne garantit pas le même succès avec un autre. Contrairement à la croyance populaire, selon les scientifiques, il n'existe pas de relation de dominance inter-espèces. Ainsi, le cheval ne perçoit pas l'humain comme le chef, mais il est crucial que je reste attentif à ses propositions.

Au fil du temps, Penny est devenue mon ambassadrice, démontrant ce qu'il est possible d'accomplir avec son cheval sans nécessairement être célèbre. Il suffit simplement de savoir éduquer son cheval et d'approcher les situations avec sérénité. Il est essentiel de dépasser ses propres objectifs en tant que cavalier et d'être à l'écoute de l'animal. Je qualifie souvent Penny de "ma jument remise en question". En trois ans, nous avons traversé des périodes plus ou moins difficiles, chacune impliquant une réflexion approfondie basée sur l'observation. Elle est devenue actrice à part entière et, par conséquent, plus généreuse et volontaire dans ses réponses. Par exemple, l'été dernier, lors d'une démonstration sur l'hippodrome d'Aix-Les-Bains, elle a revisité un champ de courses pour la première fois depuis la fin de sa carrière. Grâce à la connexion forte que nous avons établie dans des environnements sécurisants, elle a géré cette expérience avec succès. Je l'ai même laissée en liberté dans le rond de présentation, sachant qu'elle a besoin de mouvement : plus on la maintient immobile, plus la pression augmente.

Aujourd'hui, elle m'encourage à repousser encore plus loin mes limites dans mon évolution. Par exemple, nous travaillons sur le dressage avec pour objectif les changements de pieds. Bien que cela puisse paraître simple, l'idée est de le réaliser de la manière la plus naturelle possible, avec un minimum de pression.

Les Trotteurs et Galopeurs de Laura
Articles de Presse
Equidia equidia.fr – 28 août 2023

Erwan Grall : « Avec ce déplacement, hommes et chevaux ont gagné en qualité de vie »

Initialement basé en région parisienne, comme assistant avant de s’installer en 2019, l’entraîneur Erwan Grall a quitté Maisons-Laffitte au cœur de l’été 2023. Le Breton a mis le cap à l’ouest avec sa cinquantaine de pensionnaires, pour s’installer sur le centre d’entraînement de Nort-sur-Erdre, proche de Nantes. [...]

L’intérêt pour l’ex-parisien est à chercher du côté du bien-être animal. Là ou le manque de place à Maisons-Laffitte, ne lui permettait pas de mettre ses chevaux au paddock, ni même de faire construire un marcheur, le projet porté par l’association que préside James Guérin, nouveau président de la société des courses de Nort-sur-Erdre, lui offre toutes ces facilités.

Chevalmag chevalmag.com – 3 août 2023

Du nouveau pour la mention bien-être animal de la FFE

La grille d’évaluation se décompose en six thèmes : démarches obligatoires, gestion de la cavalerie, état sanitaire, alimentation, hébergement et comportement et sécurité. Au total seize critères sont évalués selon si la situation est optimale, intermédiaire, problématique ou rédhibitoire.

Pour obtenir la mention, un club doit avoir 76/94 points, et n’avoir aucun critère rédhibitoire. Également, si une mention rédhibitoire est attribuée au critère « Etat général de la cavalerie active », avec plus de 25% d’équidés en mauvais état et non-identifiés comme tels par le responsable de la structure, le club en question sera signalé aux services vétérinaires.

24 matins.fr 24matins.fr – 10 août 2023

Bien-être animal : dès 2025, ce sera la fin des balades à poneys dans les parcs parisiens

Adjoint à la Maire de Paris en charge de la végétalisation de l'espace public, des espaces verts, de la biodiversité et de la condition animale, Christophe Najdovski sonne la fin des balades à poneys dans les parcs de Paris.

France Sire france-sire.com – 12 octobre 2023

Anouma Freedom : l’heureuse retraite d’un vieil ami passionné de courses

A l'âge de 12 ans et après avoir disputé plus de 100 courses, Anouma Freedom prend sa retraite. Ce cheval de gros Quinté, appartenant à Philippe Dumas et Yannick Fouin, a quitté l'écurie de ce dernier en grande pompe, dans une cérémonie d'au revoir digne de ce vieil ami des passionnés de courses. 

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