La Newsletter #RaceAndCare
Des avancées constantes pour la bientraitance équine

Des avancées constantes pour la bientraitance équine

Si vous ne pouvez pas visualiser ce message, consultez notre version en ligne
Fédération Nationale des Courses Hippiques Newsletter #17 La Newsletter #RaceAndCare France Galop LeTrot
Mars 2025
Au sommaire
 
Edito : des avancées constantes pour la bientraitance équine

Notre monde moderne a une approche paradoxale du monde animal : il traite les animaux de compagnie presque à l’égal des humains, voit les animaux sauvages en acteurs d’une nature bucolique idéalisée et s’accommode de l’isolement des animaux d’élevage dans des exploitations au modèle de plus en plus industrialisé.

La course hippique, avec l’effort physique et la recherche de la performance qui la caractérise, qui plus est alliée au pari, ne trouve pas sa place dans ce schéma.

Elle interpelle… parce qu’elle est un spectacle médiatisé, exposé à la vue de tous, avec ses codes, son vocabulaire et ses liens sociaux, parce qu’aussi le cheval y joue un rôle à part entière, avec son physique, son mental, sa force et ses faiblesses, parce qu’il est l’acteur principal de toute une intrigue passionnée, à l’épreuve de l’imprévisible, autour de la compétition et du jeu.

Cette approche milite plus que jamais pour que notre filière hippique soit racontée et expliquée pour être vue et comprise par tous. Je pense en particulier à celles et ceux qui ne connaissent pas notre univers ou ne le fréquentent que de très loin.

Lors du récent Salon de l’Agriculture, les réactions des très nombreux visiteurs venus sur le stand des courses hippiques confirment la nécessité de cette prise de parole. C’est dans cet objectif que notre première newsletter de 2025 met en lumière les évolutions permanentes de nos codes des courses qui réglementent toute l’activité hippique, notamment en matière de bientraitance.

Et souvent l’exemple fait loi. Celui des évolutions récentes dans la spécialité du trot illustre notre volonté de toujours nous remettre en question. Suivre au plus près les progrès des techniques, matériels et matériaux, et s’adapter aux évolutions de la science vétérinaire et des pratiques et savoirs des socioprofessionnels, c’est le quotidien de la filière.

Ce travail de fond constant démontre chaque jour que l’engagement de la filière pour la bientraitance des chevaux de courses est une ambition réelle et sincère et non un opportunisme de façade.

Trot : de nouvelles règles pour l'usage de la cravache

À compter du 1er avril, dans les courses françaises de trot, la cravache ne pourra plus être utilisée par les drivers et jockeys pour donner des coups, mais uniquement pour solliciter leur monture par mouvements du poignet. Cette mesure, adoptée par tous les pays membres de l’UET (Union Européenne du Trot), s’inscrit dans une volonté de préserver le bien-être animal et l’image des courses. 

Président du Comité régional de trot du Nord, mais aussi entraîneur et driver, Olivier Bizoux nous apporte son éclairage sur cette avancée notable.

- Tout d’abord, pouvez-vous nous expliquer comment se décide ce genre de mesures ?
Il est important de rappeler que ces règles ne sont pas décidées à la légère au sein des comités régionaux. Elles sont discutées, puis votées. Un Gouvernement politique ne peut pas satisfaire tout le monde, il en est de même pour nous. 

- Justement, comment l’interdiction des coups de cravache a-t-elle été accueillie ?
La majorité des professionnels l’a accueillie de façon positive. Cette mesure s’inscrit dans la réflexion permanente du bien-être animal et de l’image que nous donnons des courses. Nous avions commencé par réduire les coups de cravache, petit à petit, et désormais, l’idée est d’intégrer le code européen du trot, pour une meilleure harmonisation.

- Même si cette mesure sera mise en place le 1er avril, avez-vous déjà remarqué des changements de comportements de la part des drivers et des jockeys ?
Oui et même depuis plusieurs années. Les jockeys et les drivers ne sollicitent plus les chevaux comme ils le faisaient il y a dix ans. Disons que le monde des courses a évolué dans le bon sens, car beaucoup ont pris l’initiative de moins utiliser la cravache et même de l’utiliser différemment. 

- Pourrait-on envisager une disparition complète de la cravache ?
Je pense qu’il ne faut pas aller vers les extrêmes et rappeler que la cravache doit servir de guide, mais aussi garantir la sécurité du jockey et du driver. Quand vous êtes au sulky et qu’un cheval prend le galop, il faut pouvoir le guider pour qu’il se dégage du peloton et ainsi éviter un accident.

- Quelles seront les sanctions engagées à l’encontre des drivers et jockeys qui ne respectent pas cette règle ?
La SETF a tenu à voter des sanctions dissuasives afin d’assurer le respect du code des courses. Concernant l’utilisation de la cravache, la sanction s’élèvera, dès le premier coup de cravache, à 1% du prix au premier prix et une mise à pied de 2 jours, puis il y aura des jours de mise à pied supplémentaires en fonction du nombre de coups de cravache et pour les pilotes récidivistes. 

- Depuis le 1er juillet 2024, le déferrage est aussi beaucoup plus réglementé*. Avec le recul, comment les socioprofessionnels vivent-ils cette décision ?
Pour le déferrage des chevaux de deux et trois ans par exemple, la grande majorité des comités régionaux de France était pour. Il faut être réalistes, courir un cheval ferré face à des concurrents qui ne le sont pas amoindrit vos chances. Mais cette évolution doit être pensée sur le long terme, car ainsi, les chevaux auront une plus longue carrière. 

*Depuis le 1er juillet 2024, il est interdit de déferrer un trotteur plus de quinze fois sur douze mois glissants. Les chevaux de deux et trois ans, qui ne peuvent déjà pas être déferrés, ne peuvent plus courir plaqués. 

En savoir +
Les courses hippiques séduisent au Salon de l'Agriculture

La filière agricole des courses hippiques était, pour la deuxième année, de retour dans le salon qui est le sien, le Salon International de l’Agriculture.

Profitant des vacances scolaires franciliennes, le stand de la filière a connu un grand succès grâce à toutes les animations proposées (chevaux mécaniques de l'AFASEC, sulky avec casque de réalité virtuelle, quiz, bornes de pari…) : plusieurs milliers de visiteurs ont pu ainsi se projeter dans notre univers et des milliers d’invitations sur les hippodromes français ont été offertes aux familles.

Les présentations du pur-sang et du trotteur français dans les carrières du Salon ont également suscité un réel intérêt. Deux constats s’imposent au vu des réactions du public pendant ces 9 journées : 

- Le cheval dans sa globalité est peu à peu sorti de la culture de la société française. Le cheval de courses en particulier n’est plus du tout connu. Mais dès lors que l’opportunité de le redécouvrir est donnée au public, ce dernier manifeste une curiosité positive et une véritable envie de mieux le connaître et le comprendre.

- Le besoin de remettre les courses de chevaux au cœur des français n’a jamais été autant nécessaire : le contexte sociétal actuel est favorable si nous prenons la mesure du besoin de pédagogie et d’ouverture qu’implique cette ambition.

La vie après les courses

Trotteur à la carrière honorable, "Gruchy d’Été" a été accueilli, il y a trois ans, par Camille Bonnet au sein de son centre équestre, Les Écuries de Gigondas à Isle (Haute-Vienne). Rapidement, l’ancien cheval de course s’est intégré au sein de sa nouvelle famille, devenant un partenaire de confiance. 

- Quelle a été la vie de Gruchy d’Été avant sa reconversion ?
Gruchy est un cheval de course qui s’est notamment imposé à Vincennes, au trot monté. Mais après la pandémie du Covid, il se mettait au galop lors de toutes ses sorties, sans avoir de souci physique. Il est alors sorti de l’entraînement pour rejoindre une écurie de reconversion.

- Comment l’avez-vous rencontré ? 
J’ai d’abord vu des vidéos sur les réseaux sociaux dans lesquelles un trotteur galopait et passait une barre au sol. Il m’a immédiatement attirée et en plus, il avait un look sympa qui dénotait des autres. Puis, j’ai échangé des messages avec l’écurie de reconversion à laquelle « Passerelle » avait confié Gruchy. Je suis allée le chercher sans l’avoir essayé : c’était un coup de cœur mais aussi un coup de poker ! J’avais comme idée qu’il devienne un cheval de club, je connaissais aussi une cavalière intéressée par une demi-pension. 

- Comment s’est-il comporté lorsqu’il a rejoint votre établissement ?
Il a été génial dès le départ ! L’écurie de reconversion lui avait enseigné de bonnes bases, et très vite, il a été facile à gérer. Au bout de six mois, je l’ai mis avec des cavaliers de galop 1. En troupeau, il n’est pas dominant, mais il ne se laisse pas faire non plus. Assez rapidement, il a trouvé sa place parmi les autres chevaux.

- À quoi ressemble sa nouvelle vie ?
Comme tous les autres chevaux de l’écurie, il est au pré quatre fois par semaine et rentré le soir, en hiver. L’été, il ne rejoint l’écurie que le vendredi et le samedi. Il est monté par tous les niveaux, du débutant au galop 7 et entre six et sept heures par semaine. Il est sorti en compétition en CSO, il a même fait du concours complet. Au dressage, il sait prendre un départ au galop sans souci, effectuer un pas sans allonger le trot. Mais les juges demeurent durs dans leur notation, notamment parce qu’il a le physique d’un trotteur. Il a également pratiqué l’endurance, il a un très bon cardio.

- Quelle place a-t-il prise dans votre vie ?
Professionnellement, c’est un cheval de confiance, il a toujours du jus mais dès que je siffle, il redescend d’une allure. Lorsqu’il est arrivé, il a attrapé la rhinopneumonie et a donc été isolé, chez moi. Cette quarantaine nous a permis de créer du lien. 

- Votre regard sur les chevaux de course a-t-il changé ?
Je connaissais plutôt les galopeurs, les anglo-arabes surtout, mais pas les trotteurs. J’étais assez fermée. Je me suis aperçue qu’ils ont beaucoup de cœur, qu’ils sont plus froids, plus faciles à gérer dans le quotidien, et moins fragiles que les pur-sang. Ils s’adaptent aussi à tous les cavaliers, alors que les pur-sang sont plutôt fidèles à une seule et même personne. Les chevaux de course ne jouissent pas d’une bonne réputation, mais ils sont super ! Aujourd’hui, dans notre cavalerie de dix, huit sont issus de la reconversion !

#RaceAndCare : les hippodromes toujours plus engagés

Pour la cinquième année, les hippodromes se mobilisent lors de leurs journées #RaceAndCare. Sensibiliser le grand public en mettant en avant l’engagement de l’ensemble de la filière pour la bientraitance équine et les actions concrètes menées quotidiennement par ses acteurs, tels sont les objectifs des sociétés de courses.

Au cours de ces journées, de nombreuses activités ont lieu : 

- Prix de course #RaceAndCare
- Interventions d'un speaker : messages clés sur la bientraitance équine
- Interviews de professionnels : échanges avec jockeys, entraîneurs et vétérinaires
- Diffusion de vidéos sur grand écran, et mise en avant de l’événement sur les réseaux sociaux
- Quiz et jeux : animations ludiques avec des goodies à gagner
- Démonstration de chevaux issus de la reconversion
- Stand métiers : découverte des professions de la filière
- Opération carotte : nourrir les chevaux, un moment de partage
- Opération influenceur

Cette année, l’accent est mis sur les visites guidées afin d’expliquer aux spectateurs le fonctionnement d’un hippodrome un jour de course, mais surtout de montrer comment tous les professionnels se mobilisent pour le bien-être équin.

La FNCH se félicite de l’engagement grandissant des hippodromes. Depuis 2021, le nombre des journées #RaceAndCare ne cesse d’augmenter, passant de 38 à 120 en 2024. Cette année, 130 dates ont déjà été fixées et d’autres vont prochainement s’ajouter. À noter que la fédération régionale de l'Ouest a presque atteint son objectif de 100 % d’hippodromes mobilisés.

Articles de presse
RaceAndCare logo Cheval Magazine Chevalmag – 6 mars 2025

La SETF a reconduit pour la 4ème année ses partenariats avec Passerelle et la Fédération Française de la Reconversion

« À ce jour plus de 600 chevaux ont pu bénéficier d’une reconversion réussie grâce à ces partenariats.»

Sudouest.fr – 15 février 2025

La ville de Malaga a interdit les calèches proposant des ballades aux touristes

« Ce qui va disparaître, ce sont les licences municipales, la calèche touristique que l’on prend et paie comme s’il s’agissait d’un taxi », explique l’édile. Mais « pendant les fêtes et les périodes où la calèche est traditionnellement utilisée, elle continuera d’exister. »

IFCE Ifce.fr – 3 février 2025

L’Observatoire économique et social du cheval (OESC) de l’IFCE a publié la 44ème édition de son annuaire ECUS avec les données 2023

« La 44ème édition de l’ECUS est enrichie de nouvelles statistiques sur l’économie des entreprises équines. Ces données sont issues d’un nouveau système d’informations construit par l’observatoire économique de l’IFCE, en partenariat avec France galop, le Trot, la FFE, la SHF, Hippolia et France énergie animale. »

Suivez l'actualité
#RACEANDCARE
www.fnch.fr Suivez-nous sur linkedin
Fédération Nationale des Courses Hippiques
15 boulevard de Douaumont - 75017 PARIS
Tél. 01 42 68 87 81
Equidia France Galop GTHP Le trot
Vous ne souhaitez plus recevoir d'e-mails de notre part ?
Vous pouvez vous désinscrire de la lettre d'information.