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#16
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decembre 2024
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Au sommaire
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CERGO : des infrastructures conçues pour concilier entraînement et bientraitance du cheval de course
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Situé à cheval sur les communes de Senonnes et de Pouancé, le Centre d’entraînement Régional de Galop de l’Ouest (CERGO) fait éclore, chaque année, des champions. Pour découvrir comment le centre favorise la performance dans le respect de la sécurité et du bien-être des chevaux, nous sommes allés à la rencontre de Geoffrey Gaucher, Directeur du CERGO, et de Pierre Ménard, jeune entraîneur. Directeur du Centre d’entraînement Régional de Galop de l’Ouest (CERGO) depuis octobre 2018, Geoffrey Gaucher veille au bon fonctionnement du site où s’entraînent, quotidiennement, 650 chevaux. Combien de personnes travaillent à vos côtés et à quoi ressemble une journée type de l’équipe du CERGO ? Geoffrey Gaucher : « Dix personnes travaillent au CERGO : quatre, à temps plein et six, à temps partiel. La journée débute, à 4h30, par un hersage des pistes afin de vérifier que tout est prêt pour accueillir les premiers lots de chevaux, dès 5h30. Les tracteurs passent continuellement jusqu’à 13h30, heure à laquelle le centre ferme pour les entraînements. Ensuite, l’équipe de l’après-midi se met en place, notamment pour entretenir les obstacles. Elle veille également à tondre et à débroussailler les espaces verts du CERGO, puisque le site s’étend sur une quarantaine d’hectares. »
Comment veillez-vous au bien-être des chevaux sur le Centre ? Geoffrey Gaucher : « Assurer le bien-être des chevaux passe d’abord par l’entretien des pistes. Celles-ci sont décompactées : le sol est aéré sans être retourné, pour améliorer sa structure et sa perméabilité. Il faut également s’assurer de la régularité des pistes, et pour cela, elles sont sondées tous les dix mètres, une fois par mois. Nous possédons des pistes propices à la vitesse et d’autres, plus profondes (30 centimètres), idéales pour le travail plus lent. Elles n’ont pas le même sable et demandent un entretien différent. Quant aux pistes d’obstacle, elles sont aussi décompactées pour entretenir la souplesse du sol. Nous réensablons les abords et les réceptions des obstacles pour le confort des chevaux. Les barres d’appel, en matière souple, sont systématiquement contrôlées.»
Quelles sont vos relations avec les entraîneurs du CERGO ? Geoffrey Gaucher : « Je suis présent sur le site quasiment tous les jours, nous échangeons donc quotidiennement avec les entraîneurs et nous sommes à leur écoute. Mais ils sont conscients que nous sommes dépendants des conditions météorologiques. »
Justement, comment votre travail s’adapte à la météo ? Geoffrey Gaucher : « J’ai constamment un œil sur la météo. En été, on surveille le vent pour doser l’arrosage qui a d’ailleurs lieu de minuit à 5h00 du matin. En automne, en raison des précipitations, certaines pistes sont fermées et nous créons des rigoles pour évacuer l’eau. L’hiver, en période de gel, les herses tournent la nuit. Les professionnels utilisent davantage la piste en sable fibré. Cette dernière sera au cœur de notre prochain chantier de rénovation. » Entraîneur depuis avril 2023, Pierre Ménard a travaillé partout où le cheval de course est roi : en France, en Angleterre, en Australie, aux États-Unis, mais aussi à Dubaï. Et pourtant, c’est sur le CERGO qu’il a choisi de s’installer. Parlez-nous de votre parcours ? Pierre Ménard : « Mon parcours est atypique. Étudiant en marketing, j’ai travaillé deux ans et demi dans ce domaine tout en montant en gentleman-rider. J’ai appris tard, à 18 ans, mais la passion m’a poussé à changer de voie. J’ai travaillé dans diverses écuries en France et à l’étranger, multipliant les voyages pour nouer des contacts et préparer mon avenir comme entraîneur. Ces expériences m’ont fait découvrir des techniques et savoir-faire variés, m’aidant à forger ma propre méthode en croisant les données. »
Pourquoi vous êtes-vous installés en France et plus précisément sur le CERGO ? Pierre Ménard : « J’ai décidé de revenir en France parce que notre pays n’a plus à faire ses preuves en termes de qualité de courses. Et Senonnes était une évidence. Je connais bien le centre d’entraînement, on peut y appliquer des tarifs de pensions compétitifs, et la compétitivité, nous la retrouvons aussi sur la piste. Tous les ans, il y a des chevaux de Quinté et de Groupe, en plat et en obstacle, qui se mettent en évidence. »
Peut-on entraîner tous les chevaux sur le CERGO, qu’ils soient jeunes, ou plus expérimentés ? Pierre Ménard : « Tous les chevaux y trouvent leur place. J’entraîne des deux ans prêts à débuter et des chevaux d’âge. Parmi les réussites, chez mes confrères, on peut citer Gran Diose, vainqueur de deux Groupe 1 cette année : le Grand Steeple-Chase de Paris et la Haye Jousselin. Grâce à la qualité des pistes et au travail des équipes du CERGO, nos jeunes chevaux sont promis à une belle carrière. Geoffrey Gaucher, très investi, y contribue largement. L’hiver dernier, lors d’une semaine de gel, lui et son équipe ont travaillé sans relâche, jour et nuit. »
Où êtes-vous installés exactement ? Pierre Ménard : « À cheval, nous sommes à quinze minutes des pistes. Nous sommes au calme, on entend les oiseaux chanter. Quinze minutes, c’est la durée idéale pour l’échauffement des chevaux avant d’entrer en piste. Et pour le retour, cela leur laisse le temps de récupérer. On peut même se permettre de leur faire manger de l’herbe le long de nos clôtures. C’est un petit plus que j’accorde aux chevaux pour leur bien-être mental. C’est comme pour les hommes : quand on est bien dans notre tête, on est compétitif. »
Présentez-nous vos installations. Pierre Ménard : « Je suis ravi de cette écurie fonctionnelle, autant pour les chevaux que pour les hommes. Elle comprend un barn de 12 boxes, des vestiaires hommes et femmes que j’ai aménagés, une sellerie avec salle à café, ainsi que mon bureau. Lumineux et bien isolé, le barn reste agréable en toute saison. Seul bémol : le revêtement du sol, bientôt capitonné pour le confort et la sécurité des chevaux, comme convenu avec Geoffrey et Jacques Godde, Président du Syndicat Mixte du Centre d’entraînement. »
Comment est aménagé l’extérieur de l’écurie ? Pierre Ménard : « L’extérieur comprend un grand hangar pour le fourrage, où je stocke les copeaux et le foin bio cultivé sur les terres familiales. Nous avons cinq paddocks : quatre petits pour dégourdir les chevaux après une course et un grand pour ceux au repos. Un marcheur est également disponible pour l’échauffement et la récupération post-course. C’est un outil complet et de grande qualité, idéal pour démarrer. »
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Pour la 3° année consécutive, la filière hippique était présente au salon du cheval d’Angers. Un nouveau parcours immersif en 10 étapes, emmenant le visiteur à la découverte des courses à poneys, des courses pour amateurs et des formations de l’AFASEC, mais aussi au cœur de la compétition avec les casques de réalité virtuelle et le film de jugement des allures vécu en situation depuis le véhicule des juges, pour finir sur la présentation des associations de reconversion Au-delà des Pistes et Passerelle et l’initiation au jeu avec le PMU. Le ring du pôle hippique a été le théâtre des présentations des chevaux de courses en reconversion, de la diffusion des courses en direct avec explications pédagogiques et commentaires et de nombreux jeux et quizz permettant au public de s’initier à l’univers des courses en gagnant notamment des entrées sur les hippodromes de la région.
Plusieurs conférences sur la thématique de la bientraitance des équidés ont été proposées aux visiteurs, abordant notamment : le contrôle antidopage dans les courses hippiques, les bienfaits de la physiothérapie, l’évaluation de la bientraitance à travers la thèse RaceAndCare, ou encore la reconversion des trotteurs et des galopeurs. Mission accomplie pour tous les participants : faire connaître notre filière dans la région grand ouest et donner envie à un public de cavaliers d’équitation sportive ou de loisir de franchir les portes d’un hippodrome !
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Comment réussir à vivre avec un pur-sang reconverti quand on ne l’a pas choisi et quand on possède quelques préjugés ? Noame Ayad, 21 ans, a croisé le chemin d’Hell Boy Chatho, en 2021. Depuis trois ans, le duo a beaucoup appris et ne se quitte plus. Présentez-nous votre parcours avec les chevaux ? Noame Ayad : « J’ai commencé à monter à poney à l’âge de 5 ans, et depuis, je n’ai jamais arrêté. J’ai aujourd’hui 21 ans. J’ai eu ma première ponette, il y a 11 ans. C’est une Connemara qui se nomme Quality, et nous avons un an d’écart. J’ai un parcours assez classique dans l’équitation et je suis passionnée par les poneys. J’ai travaillé chez un éleveur de trotteurs et de galopeurs après mon baccalauréat scientifique, car je ne voulais pas faire d’études. Je ne connaissais pas ces chevaux et je ne savais pas faire de soins. J’ai tout appris : des saillies, en passant par les naissances jusqu’au débourrage. Puis, en 2023, j’ai créé mon élevage de poneys de sport. J’ai choisi d’avoir un autre travail en parallèle car je veux prendre le temps pour trouver une bonne famille à mes poulains. Je sors aussi en amateur CSO avec Hell Boy Chatho, mon pur-sang reconverti. Nous sommes même ambassadeurs RaceAndCare. »
Parlez-nous de votre rencontre ? Noame Ayad : « Hell Boy Chatho n’a couru qu’une seule fois. Il n’était pas dénué de qualité, il n’avait pas de souci de santé non plus, mais il ne parvenait pas à gérer son effort. Sur la piste, il prenait la tête et se braquait. Son éleveur-propriétaire n’a pas voulu insister et a pris la sage décision de stopper sa carrière de course. Hell Boy avait alors 4 ans. Nous étions en mai 2021 et à ce moment, je travaillais chez ce monsieur qui a souhaité me confier Hell Boy. Ce dernier a passé deux mois au pré afin de bien décompresser, puis j’ai commencé à le monter au mois de septembre. C’était un vrai challenge pour moi ! Je montais une petite selle française, j’avais des préjugés sur les chevaux de course. Je pensais qu’ils n’étaient pas faits pour le sport, qu’ils étaient délicats et compliqués. En résumé, rien ne nous destinait à nous rencontrer. » Comment votre relation s’est-elle construite ? Noame Ayad : « Au début, j’avais peur de lui car il se braquait vite quand il ne comprenait pas un exercice. Il me prenait la main, il traversait la route au galop. Mais en même temps, il faisait tout pour que je l’apprécie. Je me suis aperçue qu’il perdait juste le contrôle de ses émotions. J’ai travaillé tout l’hiver 2021 sur sa reconversion, le considérant comme n’importe quel jeune cheval de CSO. En 2022, nous avons commencé les cycles libres en CSO. Il était parfait. C’était la première fois que j’alignais autant de sans-faute avec un si jeune cheval, en une année. Et surtout, je me sentais en sécurité. Nous sommes même allés jusqu’à la Finale de Fontainebleau, sortant sur un sans-faute. Nous étions allés au-delà de nos objectifs ! »
À quel moment êtes-vous devenue sa propriétaire ? Noame Ayad : « À la suite de ses résultats, son propriétaire avait décidé de le vendre. Je ne pensais pas qu’en quinze jours, il aurait eu des propositions. Hell Boy était prêt à partir, j’étais présente à la visite vétérinaire, et j’en suis sortie en larmes. Le soir-même, je faisais une contre-proposition pour l’acheter. On a grandi ensemble, on s’est formé ensemble. Je savais qu’il avait besoin de quelqu’un pour veiller sur lui, quotidiennement. Et ce n’est pas la vie qu’il aurait eu avec la personne qui souhaitait l’acheter. »
Comment s’est poursuivie votre aventure ? Noame Ayad : « J’ai monté mon élevage CSO, chez moi, et Hello Boy nous a rejoints. Malheureusement, ses vieux démons ont ressurgi. En plus des soins habituels avec le vétérinaire, le kiné, le masseur, j’ai fait appel à plusieurs professionnels dans des spécialités différentes : la communication animale, la biorésonance, le magnétisme. Je sentais que le mal-être d’Hello Boy était intérieur. J’ai aussi décidé de casser mes préjugés sur le lieu d’habitation de mes chevaux en installant Hell Boy dans un paddock avec un copain. Ce changement l’a aidé à apaiser ses tensions. Il a son box et son pré à disposition, et du foin à volonté. Ce mode de vie l’a complètement changé ! »
Qu’est-ce que Hell Boy vous a apporté ? Noame Ayad : « Il a remis en question mon approche avec les chevaux. J’ai dû apprendre à expliquer, à faire du cas par cas. J’ai également appris à récompenser la moindre action positive. Hell Boy est celui qui me pousse à donner le meilleur de moi-même, car il ne sait pas gérer les erreurs du cavalier. Aujourd’hui, nous avons mis en place un rythme de travail et un mode de vie qui lui conviennent. Il est passé d’un cheval qui ne peut pas partir seul, à un cheval avec qui je peux aller en concours, dans le calme. J’ai eu de belles histoires avec beaucoup de chevaux, mais Hell Boy me donne énormément et fait tout pour que je sois heureuse. »
Que diriez-vous à une personne qui souhaite acquérir un cheval issu de la reconversion ? Noame Ayad : « Beaucoup de gens me posent des questions sur les chevaux reconvertis. Et je réponds toujours qu’ils sont extraordinaires, mais que la transition peut prendre du temps. Pour parler des pur-sang, que je connais davantage aux trotteurs, je dirais qu’ils sont avant tout sensibles et qu’ils peuvent être délicats. C’est pourquoi, il ne faut pas les mettre entre les mains de débutants. Il faut un très bon niveau d’équitation, des connaissances, et/ou être entourés par des professionnels qui connaissent les pur-sang. »
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