L'hippodrome du mois

L'hippodrome de Loudéac, situé en Bretagne, est un lieu emblématique pour les passionnés de courses hippiques. Dans cette interview, le Président de l'hippodrome, Joël Huby, nous livre sa vision sur les enjeux actuels et les projets futurs de cette structure incontournable de la région.

• Pouvez-vous nous présenter brièvement l'hippodrome de Loudéac et son histoire ?
  
  Arthur Enaud, avoué auprès du Tribunal de Loudéac, a fondé la Société des Courses en 1879, qui est aujourd'hui propriétaire de 17 hectares de terrain. En 1982, une tribune de 65 mètres de long a été érigée, permettant d'accueillir jusqu'à 1500 personnes. En 1992, la construction d'un Hall couvert a ajouté un grand confort pour les passionnés de courses hippiques. En 2010, un pôle équipement a été établi, améliorant les conditions de travail pour les professionnels tels que les jockeys, les entraîneurs, les techniciens et les commissaires de courses. Quatre journées de courses, avec un programme mixte comprenant du trot, du plat et de l’obstacle, sont organisées chaque année.
   
• Après avoir organisé 4 réunions hippiques mixtes en seulement 5 semaines, pouvez-vous nous faire part de vos premières impressions ?
  
  Les organisateurs, avec l'aide de nombreux bénévoles, ont réussi à gérer le meeting pascal qui s'est étalé sur 4 journées en 5 semaines, sans rencontrer de difficultés majeures. Nous nous réjouissons que les courses se soient déroulées parfaitement, sans incident, et que les résultats aient été à la hauteur de nos attentes, avec 4200 entrées payantes et un total de 175 000 euros misés au PMH.
   
• Comment mesurez-vous le succès de l'hippodrome de Loudéac ? Comment l'hippodrome s'inscrit-il dans le paysage hippique régional et national ?
  
  Comme à notre habitude, nos résultats nous permettent de figurer sur le podium de la fédération de l'Ouest. Nous entretenons des partenariats solides avec les sociétés voisines, ce qui nous permet de mutualiser plusieurs équipements. La précocité de nos réunions se traduit par un grand nombre d'engagements, notamment avec des courses doublées pour les jeunes chevaux.
   

  

  
   
• Reconnu comme un hippodrome convivial et agréable, pouvez-vous nous parler de la relation avec le public local ?
  
  Notre public est très attaché aux traditions de restauration rapide, notamment avec les galettes saucisses et les frites traditionnelles, qui rencontrent un grand succès. Nous avons remarqué un rajeunissement de notre audience, et cela peut sans doute être attribué aux nombreuses animations proposées, comme la chasse à l'œuf et la fête des courses. Par ailleurs, l'importance des enjeux misés montre bien l'attachement des turfistes locaux à notre hippodrome.
   
• Vous avez une piste en herbe au trot et galop, comment gérer vous la complexité pour l’entretien et la préparation des pistes ?
  
  Nous avons un salarié dédié à l'entretien des pistes tout au long de l'année. Pour améliorer la qualité du terrain, nous utilisons un Agrivator, un appareil de décompactage qui permet d'assouplir et d'aérer le sol. Nous maintenons également une bonne qualité des pistes en utilisant un amendement naturel, le bactériosol, et en effectuant des sur-semis réguliers.
   
• Vous avez récemment obtenu le label EquuRES, quelles ont été vos motivations à rejoindre cette démarche ? Dans un avenir proche, comment évaluez-vous les critères environnementaux appliqués aux hippodromes ?
  
  Nous avions déjà pris les devants en prévision d'une labellisation en sécurisant tous nos obstacles en PVC et en mettant à disposition des professionnels 45 boxes et 16 stalles. Ainsi, la poursuite de notre démarche dans le sens d'EquuRES n'a été que logique. Le défi environnemental actuel est la gestion de l'eau, mais cela ne doit pas empêcher l'arrosage des pistes pour offrir de bonnes conditions de course tout au long de l'année. Nous avons mis en place des solutions, telles que l'utilisation ponctuelle des "eaux blanches" de la station d'épuration située à proximité, qui nous permettent de préserver notre hippodrome en tant que véritable poumon vert.
   

  

  
   
• Considérez-vous l’hippodrome de Loudéac comme un tremplin pour la formation des jockeys et l’’évolution des jeunes chevaux de course ?
  
  Grâce à la précocité de nos réunions, nous offrons des épreuves spécialement réservées aux apprentis, aux lads jockeys et à de nombreux jeunes trotteurs.
   
• Pouvez-vous nous parler de votre propre motivation à travailler bénévolement pour l'hippodrome de Loudéac et votre vision pour l'avenir de l'hippodrome ?
  
  La principale motivation est de faire partie d'une équipe soudée, que ce soit avec le comité ou avec les bénévoles particulièrement actifs. De plus, au fil des années et grâce à nos activités, nous voyons constamment notre hippodrome s'améliorer, ce qui constitue une source de motivation supplémentaire pour nous tous.
   
• Quels sont vos projets futurs pour l'hippodrome de Loudéac ?
  
  L'avenir de l'hippodrome est étroitement lié à une demande de la part de la communauté de communes LCBC, qui manque de terrains pour l'extension d'entreprises de la zone industrielle entourant l'hippodrome. Si cette demande aboutissait, l'hippodrome serait contraint de se délocaliser. Nous sommes bien entendu très intéressés par cette possibilité, car elle nous permettrait de proposer un hippodrome encore plus performant... Actuellement, nous avons un projet d'agrandissement pour le restaurant panoramique !
   
• Votre proverbe ou citation favorite ?
  
  « Qui n’avance pas, recule ! »
   
• Le mot de la fin ?
  
  Et que vivent les courses !