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L’enseignement et la sensibilisation à la bientraitance des chevaux de course sur les campus AFASEC

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Février 2024
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journée nationale #raceandcare
La relation au cheval, un atout pour l’avenir

Editorial 

Impossible de fermer les yeux ! La crise écologique est là. Au-delà des impacts majeurs sur notre mode de fonctionnement, elle met en évidence la fragilisation de la relation entre l’humain et les animaux. En 2024, la relation homme cheval sera au cœur des débats, lors des élections européennes de juin, lors des jeux olympiques et paralympiques, lors des championnats du monde d’endurance de Monpazier. 

Plus que jamais le cheval athlète sera placé sous le feu des projecteurs.

A nous de nous emparer du sujet et de faire preuve de pédagogie, d’éclairer ce qui caractérise la relation au cheval, aussi bien dans les courses hippiques, que dans les autres disciplines sportives, tout comme dans l’agriculture, la sylviculture, la traction, la médiation… A nous de rappeler ce message : les détenteurs de chevaux s’inscrivent dans une relation de travail avec leur cheval, fondée sur le respect et la bientraitance. 

Dans leur immense majorité, le choix de leur profession a été motivé par l’affection pour l’animal. Leur modèle social et économique n’a d’avenir que dans la pérennité du partenariat qui les unit à leur cheval et cela commence par son bien-être, sa santé, son équilibre. 

Une écurie d’entraînement de chevaux de courses, un poney-club ou une entreprise de débardage ne seront plus attractifs socialement ni viables économiquement sans le prérequis fondamental de la santé et de la coopération du cheval. C’est bien de coopération et d’engagement dont il s’agit, obtenus par le dressage, l’apprentissage et l’entraînement.

Sous couvert d’empathie, de minoritaires mouvements animalistes accusent l’homme d’asservir l’animal dans la souffrance et tentent d’imposer une idéologie où l’humain devrait être exclu de tout lien avec les animaux. Amalgames, mises en scènes, manipulations de l’opinion publique, une communication parfois habile via les réseaux sociaux est devenue une arme redoutable face à laquelle nous devons réagir.

A nous de gagner cette guerre des images et de démontrer qu’elle est à mille lieux de la réalité du quotidien du travail avec les animaux d’élevage. Ne l’oublions pas : la filière du cheval en France est forte de ses expertises et de ses savoir-faire, des règlements qu’elle édicte, des contrôles qu’elle exerce. Elle est forte de son histoire et de sa place dans la culture. Elle démontre chaque jour sa capacité à se remettre en question autant qu’à innover.

Elle a tous les arguments pour attirer les jeunes dans nos écoles et dans nos emplois.
Elle a tous les arguments pour rassurer l’opinion publique et la convaincre que la relation au cheval, composante historique de notre modèle de civilisation, est aujourd’hui un atout pour écrire son avenir. 

A nous de prendre le débat à bras le corps, nous sommes prêts !

Pierre Preaud 
Secrétaire Général de la FNCH

L’enseignement et la sensibilisation à la bientraitance des chevaux de course sur les campus AFASEC

En tant qu’unique école de formation des courses hippiques, l’École des courses hippiques se doit d’être exemplaire en matière de bientraitance. Et cela n’a jamais été une question pour l’AFASEC qui a su, dès sa création, l’intégrer au sein de ses formations. 

Fondée en 1968, l’AFASEC a débuté son activité avec un seul campus, celui de Gouvieux (60). Au fil des années, alors que de nouveaux centres ont vu le jour en France, l’AFASEC a étendu sa palette de formations et est devenue l’organisme de référence aux métiers des courses hippiques. Si la bientraitance des chevaux de course a toujours été présente en toile de fond, l’École des courses hippiques en a fait sa ligne de conduite comme nous l’explique son Directeur Général, Guillaume Herrnberger : « Au sein de l’AFASEC et de manière générale, le bien-être équin est une question centrale qui fait partie des quatre megatrends* de notre filière avec le bien-être humain, le jeu responsable, et l’environnement. Il est au cœur de nos formations que nous dispensons aux élèves, mais aussi aux adultes qui souhaitent se reconvertir ou se perfectionner »

Plutôt que de faire l'objet d'une matière dédiée, la bientraitance et le bien-être équin sont diffusés tout au long de la formation et font d’ailleurs partie des référentiels de formation édités par le Ministère de l’Agriculture, c’est-à-dire des compétences attendues par les étudiants. Des étudiants qui travaillent également sur ces notions lors de projets de classe :

« Les élèves de Bac Pro et de CAPA ont notamment un temps fort de trois jours autour du débourrage au cours duquel ils sont sensibilisés à l’équitation éthologique* », indique Lucie Chaume, Cheffe d’établissement à Gouvieux.

En pratique, dans les écuries d’application, les élèves s’adonnent à des routines lors desquelles ils notent, dans de carnets de suivi, l’état général des chevaux dont ils s’occupent : prise de température, auscultation des antérieurs et des postérieurs, observations de leurs réactions vis-à-vis de leur cavalier, etc. Une sensibilisation qui porte ses fruits chez des élèves qui sont en constante recherche d’amélioration comme nous le confie Clément Becuwe, élève de 4e de l’enseignement agricole : « Entre élèves, on parle beaucoup car nous avons différentes techniques que cela soit à cheval ou sur notre façon de prendre soin de nos partenaires au box. On échange et on apprend tous ensemble. Je pense aussi qu’il est important de se documenter car quand on s’intéresse au cheval, on s’intéresse à son bien-être ».

L’observation et l’échange autour des chevaux passent aussi par l’intervention de professionnels qui œuvrent en faveur du bien-être équin : ostéopathes, dentistes, maréchaux-ferrants, vétérinaires, … profitent de leurs visites auprès des chevaux « professeurs » pour partager leur savoir-faire et leurs connaissances avec les étudiants. 

D’ailleurs, n’oublions pas que ces chevaux « professeurs » sont d’anciens compétiteurs de course, confiés à l’École par « Passerelle » pour les trotteurs et « Au-delà des pistes » pour les galopeurs. En faisant appel à ces chevaux issus de la reconversion, l’action de l’AFASEC est double : elle offre un futur aux chevaux, tout en montrant aux étudiants l’importance d’être présents pour leur partenaire même lorsque la compétition est terminée.

Une fois les bases posées, l’École des courses hippiques encourage vivement les élèves à mettre en pratique, au sein de leur entreprise, les notions acquises. C’est alors qu’entre en jeu l’entraîneur dont le rôle est primordial. Pour Nicolas Clément, allier la performance au bien-être équin passe par l’apprentissage, par les élèves, d'un comportement « zen » avec des gestes sains, dépourvus de toute brutalité. Selon l’entraîneur, les apprentis s’aperçoivent eux-mêmes que leur calme se transmet à leurs montures. La notion de bien-être humain serait donc indissociable de celle de bien-être équin. C’est aussi ce que pense Guillaume Herrnberger : « Si l’humain est bien dans sa tête, heureux et épanoui au travail, il va travailler et traiter sereinement le cheval. Et inversement, s’il sent que le cheval n’est pas bien dans sa tête, il va sans doute être plus crispé sur son dos ou dans le box ».

Des bancs de l’AFASEC aux entreprises en passant par les écuries d’application, la bientraitance des chevaux de course est omniprésente. Selon Guillaume Herrnberger, l’enjeu n’est pas tant de sensibiliser les apprenants qui sont sensibles à la bientraitance puisqu’ils sont passionnés et aiment l’animal, mais surtout de faire savoir au grand public que la performance du cheval de course passe par la bientraitance.   

*megatrends : les megatrends sont des tendances générales qui structurent un pays, une société, une entreprise, etc.

*équitation éthologique : d’après une définition de la Fédération Française d’équitation, l'équitation éthologique, à ne pas confondre avec l'éthologie, est une méthode d'éducation basée sur la compréhension du cheval, afin de s'adapter à lui et de mieux communiquer lors de ses apprentissages.

Députée Corinne Vignon
Suivi parlementaire

Rencontre constructive avec la Députée Corinne Vignon

Pierre Preaud et Tanguy Courtois ont récemment eu l'occasion de rencontrer la députée Corinne Vignon, Présidente du groupe d'études Condition et bien-être des animaux à l'Assemblée nationale. Au cours de cette rencontre fructueuse, ils ont exposé les engagements forts de l'Institution des courses hippiques en faveur de la bientraitance des chevaux de course, mettant particulièrement l'accent sur la politique stricte de lutte contre le dopage.

Ils ont souligné la politique de tolérance zéro sur les médications appliquée dans le domaine des courses hippiques. Aucun cheval n'est autorisé à participer à une course s'il est sous l'influence d'un traitement vétérinaire, sans aucune exception pour des autorisations d'usage thérapeutique, contrairement à ce qui peut être accordé à un sportif humain. Des règles encore plus strictes s'appliquent à certains traitements, tels que les corticoïdes, où toute infiltration est interdite dans les 14 jours précédant la course.

Ce message a été partagé avec Madame Corinne Vignon, députée de Haute Garonne et Présidente du groupe d'études « condition et bien-être des animaux » à l'Assemblée Nationale, au cours d'un échange très constructif. De plus, dans l'attente d'une prochaine visite au laboratoire de contrôle antidopage des courses hippiques, cette rencontre a renforcé l'engagement commun envers le bien-être des chevaux et la garantie d'une compétition équitable et respectueuse.

Lancement saison 2024 R&C
Lancement de la saison 2024

#RaceAndCare

Né il y a trois ans, le mouvement RaceAndCare a pris place au cœur de l'industrie des courses hippiques. Il offre à tous les acteurs de la filière la possibilité de mettre en avant le bien-être équin autour du « #RaceAndCare ». Au cours de ces trois dernières années, les hippodromes ont régulièrement organisé des journées RaceAndCare, visant à partager avec le grand public la réalité de la vie des chevaux dans les courses.

En 2023, ce sont 93 réunions de course qui ont été organisées par 81 hippodromes à travers la France, et ce nombre est amené à augmenter en 2024. Les hippodromes volontaires travaillent en étroite collaboration avec la Fédération Nationale des Courses Hippiques pour créer des expériences immersives permettant au public de découvrir le spectacle des courses. L'objectif ultime est de partager la passion pour les chevaux avec les spectateurs, principalement à travers des visites guidées et des activités spéciales organisées lors de ces journées RaceAndCare.

Le 14 janvier, l'hippodrome de Pau a accueilli la journée de lancement RaceAndCare, faisant de cet événement un moment emblématique pour débuter la saison. Tout au long de la réunion, le bien-être équin a été au centre de l'attention. L'influenceuse Ponycorn s'est jointe au dispositif pour sensibiliser au bien-être des chevaux les différentes communautés présentes sur les réseaux sociaux. Au programme, mise en lumière de ceux qui contribuent activement au bien-être équin par le biais d’interviews de jockeys, de lads ou encore d'hommes de piste.

Beauté Winner
La vie après les courses

Après une carrière de course, nous pensons souvent à l’équitation de loisir comme reconversion. Pourtant, pour certains, c'est une vie au haras qui se dessine.Valérie Abrivard, éleveuse à Bouloire, dans la Sarthe, nous raconte comment "Beauté Winner" est devenue poulinière. 

- Quelle est l’histoire de "Beauté Winner" ?

L’histoire de "Beauté Winner" est indissociable de notre histoire de famille. Il faut d’abord remonter à sa grand-mère : "Dame des Écus" qui est une des premières juments de course que mon mari, Laurent, a eu à l’entraînement quand on s’est installé. Elle a notamment produit "Magic Pearl" que notre fils ainé, Alexandre, adorait. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, car il était tout petit. "Magic Pearl" est la sœur de "Royal Quito" avec qui Alexandre a remporté sa première course, à La Capelle, le 22 août 2009. Et avec qui il a vécu ses premiers grands moments de course à Vincennes et à Enghien ! En 2011, "Magic Pearl" a donné naissance à "Beauté Winner" qui a commencé sa vie de jument de course en 2014, sur l’hippodrome de Laval. 

- Comment s’est déroulée sa carrière de course ? À quel moment avez-vous décidé d’y mettre un terme ? 

"Beauté Winner" a eu une carrière très correcte pour une jument qui a couru deux ans et demi. Sur ses 32 sorties, elle a en remportées deux et s’est classée 17 fois dans les cinq premiers. Mais elle avait des petits soucis locomoteurs et comme nous n’insistons jamais, nous avons décidé de stopper la compétition. Chez nous, le haras est la suite logique pour une jument. Et pour les autres chevaux, nous travaillons avec « Passerelle » qui veille à leur reconversion.

- Quels atouts avait-elle pour devenir poulinière ? Comment s’est passée la transition entre les courses et le haras ? 

"Beauté Winner" est bien née puisque son père est "Kesaco Phedo", gagnant notamment du Prix d’Amérique 2004. Hormis ce critère de sélection, il n’y en avait pas beaucoup d’autres et cela vaut pour toutes les juments. Avant que leurs premiers produits courent, on ne peut jamais savoir si elles auront un avenir comme poulinière. On mise donc sur les origines en priorité, puis sur le modèle et leurs performances. Et quand leurs produits ne font pas une grande carrière de course ou quand elles n’arrivent pas à devenir maman, là aussi on ne s’acharne pas et elles entament une reconversion. En général, j’attends entre quatre et cinq ans avant de les confier.

"Beauté Winner" a eu son premier poulain deux ans après sa sortie de l’entraînement. Mais parfois, la transition est beaucoup plus rapide. Dans tous les cas, le processus est toujours le même : il faut d’abord que le vétérinaire donne son feu vert, puis attendre que la jument ait ses chaleurs, et ensuite la faire saillir. Puis on contrôle l’ovulation. Si c’est le cas, on effectue un test 14 jours après pour savoir si elle est gestante. Enfin, on réalise de nouveaux contrôles à un jour, 30 jours, et personnellement j’aime bien en faire un autre à 45 jours. Ensuite, les juments vivent leurs 11 mois de gestation tranquillement. Et à l’approche du terme, on se met à surveiller. On place, sur la queue, un émetteur qui possède une alarme et on scrute les caméras dans le box qui sont, elles, connectées à nos smartphones. À partir du mois de février, je ne sors plus de chez moi car les poulinages commencent et je déteste m’absenter.

- Quel genre de poulinière est Beauté Winner ? Comment vont ses progénitures ?

"Beauté Winner" est une très bonne maman. Pour sa première saillie, nous avons choisi "Real de Lou" comme étalon. Et elle a eu de la réussite dès son premier poulain puisque c’est "Inshore" qui a remporté trois Groupe 2 et un Groupe 3 et qui vient de se classer quatrième du Prix de l’Ile-de-France (Groupe 1). Elle est aussi la mère de "Kelle Beauté" qui montre également de la qualité, mais pas autant. Je me souviens très bien de la naissance de cette dernière : c’était un samedi après-midi, je rentrais « Beauté Winner » du pré où elle avait passé la journée et je la trouvais bizarre, alors je suis restée auprès d’elle. Et j’ai bien fait car elle a immédiatement pouliné !

Après cette naissance, elle n’a pas eu de poulain de la génération des « L », ni des « M ». Elle a en revanche eu un « N » qui se nomme "Navajo Elce" et dont le père est notre ancien champion "Niky". Le choix des étalons se fait d’ailleurs toujours en concertation entre mon mari et moi car lui a l’œil de l’entraîneur, il connaît les allures, et moi j’ai l’expérience de l’éleveuse. En ce moment, elle est pleine de "Étonnant", mais là ce n’est pas nous qui l’avons choisi ! L’année dernière, à Caen, Alexandre a remplacé Anthony Barrier, le driver de "Étonnant", et cela s’est très bien passé puisqu’ils se sont imposés. Pour le remercier, l’entraîneur Richard Westerink avait proposé une place pour "Beauté Winner", alors que les délais de réservation sont longs ! Et on pense déjà à la suite. Elle retournera sans doute à "Real de Lou" ou à "Excellent" qui est un fils de ce dernier.

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